De plus en plus de Français souhaitent le départ de Hollande
Dix-huit mois à peine après son élection à la tête de l’Etat français en remplacement de Nicolas Sarkozy, le socialiste François Hollande fait face à un vent d’impopularité de plus en plus radical. Et une partie des contestataires va jusqu’à emprunter aux «révolutions arabes» un mot d’ordre venu enrichir le dictionnaire de la contestation politique dans le monde. «Dégage !», lit-on en effet dans les déclarations de certains mouvements extrémistes, où se mêlent l’extrême droite française, les anarchistes, les conservateurs et les religieux. Chacun, en effet, avance son propre argumentaire, mais tous se rejoignent dans une revendication d’ordre politique inédite. Ils réclament rien de moins que le départ du président de son poste. Et pour cela, un appel est même diffusé pour confectionner des autocollants et affiches portant le slogan «Dégage !». Un mot d’ordre qui rappelle le slogan phare qui avait été brandi lors des manifestations de protestation qui avait précédé les départ des présidents tunisien et égyptien. Les contestataires français de François Hollande semblent renforcés dans leur entreprise par le taux d’impopularité de plus en plus important, estimé dans les derniers sondages à 79% d’opinions défavorables. Ce qui s’est ensuite passé lors des commémorations du 11 novembre dernier, lorsque le chef de l’Etat français a dû faire face à un chahut de la part de certains manifestants, est perçu comme la goutte qui a fait déborder le vase. Les contestataires estiment que le président socialiste «s’enfonce chaque jour un peu plus dans sa démence idéologique, malgré la colère du peuple». Pour eux, il ne reste à François Hollande qu’une seule alternative : «partir au plus vite». Et si les mots d’ordre qui sont brandis contre le président français sont similaires à ceux lancés contre Ben Ali et Moubarak, il reste qu’entre les deux situations, il existe une différence, et pas des moindres : Hollande a été élu démocratiquement au suffrage universel et son élection ne souffre aucune contestation. Ce qui est loin d’être le cas des deux dirigeants arabes. Mais cela va-t-il épargner à François Hollande, en grande difficulté actuellement, un départ précipité du pouvoir ? On ne tardera certainement pas à le savoir.
Amine Sadek
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