L’Algérie au 7e rang arabe en matière de droits des femmes
Selon un rapport publié par la fondation Thomson Reuters, les femmes en Algérie ont acquis plus de droits politiques grâce, notamment, à une meilleure représentativité au Parlement où elles occupent depuis la dernière législative 31,6 % des sièges contre 7% lors du précédent mandat législatif. Dans un rapport intitulé «Women's rights in the Arab world», la fondation évalue également la progression des droits économiques et constate que les femmes représentent 16% de la force de travail et qu’elles bénéficient de 14 semaines de congé de maternité. La fondation constate que le mariage précoce des filles n’est pas répandu, et que l’âge moyen de mariage pour les filles est aux alentours de 29 ans. Le rapport signale que les femmes bénéficient à plus de 89% d’une prise en charge médicale lors d’une grossesse et que l’accès à la contraception est évalué à 61%. Une stagnation est observée dans ce domaine depuis quelques années selon le rapport. La fondation met en relief, par ailleurs, l’aboutissement du combat des femmes pour faire reconnaître le délit de harcèlement sexuel en citant la journée du 14 octobre 2012 durant laquelle un premier verdict a été prononcé par la justice dans une affaire de harcèlement. La ratification par l’Algérie, en 2008, de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) n’a pas permis cependant de lever toutes les ambiguïtés sur la violence au sein de la famille, selon la fondation. Celle-ci signale l’absence d’une législation contraignante pour ce qui est de la violence faite aux femmes en milieu familial et au sein des couples. La criminalisation du viol conjugal est signalée comme principal point négatif. La fondation estime de manière générale que la corruption empêche une évolution rapide des droits des femmes dans notre pays. Le rapport cite Chloée Ponchelet, militante à Human Right en Algérie, qui déclare que «la corruption dans toutes ses formes est un problème important qui freine les efforts entrepris en matière des droits des femmes». Il est à noter que le rapport, réalisé par une équipe de 336 experts dans 22 pays arabes, classe les Comores en tête des pays où il fait bon vivre pour les femmes, alors que l’Egypte est classée dernière. Au Maghreb, la Tunisie vient en tête grâce à une sixième place alors que le Maroc est dernier avec un huitième rang au classement général.
Meriem Sassi
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