Des cheikhs mauritaniens pour réunifier les partis islamistes algériens
Le cheikh Mohamed Hassan Wald Daddou, véritable icône en Mauritanie, laquelle plonge progressivement dans l’islamisme politique, œuvre depuis plusieurs semaines à réunifier le MSP avec le nouveau parti d’Abdelmadjid Menasra, le Front du changement (FC). Ce cheikh, qui fait partie de l’islamisme international, a été reçu mercredi dernier par Menasra à Alger. La rencontre qui s’est déroulée loin des feux de la rampe a été annoncée le lendemain par le biais d’un communiqué du Front du changement dans lequel il est souligné l’objet de cette visite inattendue, à moins de six mois de la présidentielle de 2014. Ce «savant» mauritanien, véritable prédicateur de l’islamisme politique, a discuté du rapprochement qu’il juge primordial entre le Front du changement de Menasra et son ancien parti, le MSP, dirigé actuellement par Abderazak Mokri. Le cheikh Wald Daddou a insisté, selon le même communiqué, sur l’importance d’aboutir rapidement à la réunification de ces deux formations politiques, appelant les deux parties à consentir plus d’efforts dans ce sens. Pour ce prédicateur mauritanien de 45 ans, qui a eu à séjourner longuement au Qatar et en Arabie Saoudite où il a appris à faire de la politique, les deux partis de Menasra et de Mokri appartiennent à la même école et doivent unir leurs efforts pour défendre leur doctrine et leurs projets politiques. Abdelmadjid Menasra a applaudi la démarche unitaire initiée par ce cheikh mauritanien. Pour lui, la division entre les deux formations est un «non-sens». Il reconnaît que le cheikh Wald Daddou travaille depuis plusieurs mois pour arriver à regrouper ces deux formations islamistes algériennes et en faire une force. Pourquoi un cheikh qui faisait des prêches à travers des chaînes satellitaires, telles qu’Iqraa, s’intéresse soudainement aux partis islamistes algériens ? Exécute-t-il un ordre de mission venu d’ailleurs, des lointaines monarchies du Golfe ? Très probable, quand on sait qu’il est payé et financé par les Qataris. Ainsi, 23 ans après, l’histoire semble se répéter, toutes proportions gardées. Après le coup d’Abdelaziz Belkhadem avec les Mollahs d'Iran et celui du FIS avec le Soudanais Hassan Tourabi, voici venu le tour du MSP avec les Mauritaniens. C’est dire à quel point les partis islamistes algériens dépendent du soutien et de l’arbitrage des étrangers.
Sonia B.
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