Lévy à la CPI !
Par Karim Bouali – Comparé au véritable criminel qu’est Bernard-Henry Lévy, instigateur de la guerre civile qui a plongé la Libye dans le chaos, que peut-on reprocher au président ivoirien Laurent Gbagbo qui puisse lui valoir le traitement cruel et inhumain qu’il a subi dans les geôles de son pays avant d’être transféré à la Cour pénale internationale (CPI) ? A ce jour, ses ennemis n’arrivent pas encore à établir les faits qui fondent leurs accusations. Pourtant, Gbagbo est maintenu dans une prison où, comme dans toutes les prisons, il subit les vexations qui aggravent son état de santé, déjà préoccupant. Par contre, Bernard-Henry Lévy, qui, lui, doit être traîné devant les tribunaux internationaux pour incitation au crime contre l'humanité, n’est pas du tout inquiété. C'est lui qui a poussé Sarkozy à provoquer une guerre civile en Libye, dont le dernier effet, en date, s’est traduit hier (vendredi), à Tripoli, par des affrontements armés entre Libyens qui ont fait, en quelques heures, au moins quinze personnes tuées et 95 autres blessées. La Libye est installée dans une situation de confusion totale et personne ne peut en prédire la fin. Chaque tribu a constitué sa propre armée et là où il y a du pétrole et du gaz, comme en Cyrénaïque, le pouvoir central perd son autorité. Les experts pétroliers font remarquer que la production qui atteignait 1,6 million de barils par jour à l'époque de Mouammar Kadhafi ne dépasse pas 300 000 barils aujourd'hui. Dans ce secteur, la corruption connaît une prospérité sans précédent. Pis, les conséquences de l’ingérence occidentale en Libye, déclenchée par l’activisme irresponsable de Bernard-Henry Lévy, dépassent les frontières de ce pays et touchent toute la région. La dernière fois que cet individu a refait surface, c’était pour tenter de peser sur la décision des puissances occidentales, Etats-Unis et France principalement, qui hésitaient à entrer en guerre contre la Syrie. Il ne faut pas attendre de ces puissances qu’elles actionnent la CPI pour le jeter en prison et le juger pour crime contre l’humanité. Mais quel autre pays oserait ce geste ?
K. B.
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