L’autre match
Par Kamel Moulfi – Alors que la partie la plus vive de la population, les jeunes qui en constituent l’écrasante majorité, a les yeux rivés sur l’AADL et l’Ansej, pour guetter les possibilités d’avoir un logement et un emploi, ses deux principales préoccupations, et que dans les moments de loisirs, voire d’oisiveté, elle se passionne pour les Verts et se projette, non pas sur avril 2014, mais sur juin de la même année, au Brésil, où va se jouer la Coupe du monde de football, Amar Saïdani réussit quand même à mobiliser l’attention médiatique autour d’un feuilleton politique qui a commencé en été avec la destitution d’Abdelaziz Belkhadem de la tête du FLN. Une dépêche de l’APS et quelques images au journal télévisé nous ont appris qu’il a pu réunir le comité central de son parti et lui faire adopter sa proposition de déclarer le président Bouteflika, candidat du FLN. L’article consacré à cette session publié par Algeriepatriotique laisse planer le doute sur la véracité des faits, en tout cas sur le nombre réel des membres du comité central présents, sur la sincérité de leur adhésion à la proposition pro-Bouteflika lancée par Saïdani, sur le respect des procédures d’usage, surtout qu’il s’agit d’une décision à caractère stratégique. Saïdani ne s’est pas cru obligé de s’entourer de toutes ces précautions, sans doute parce qu’il craignait qu’elles aient révélé toutes les failles du dispositif et de la démarche qu’il tente d’imposer au FLN. Mais le plus curieux est d’apprendre que Saïdani s’est entouré des anciens militants pro-Benflis pour soutenir un 4e mandat en faveur de Bouteflika (voir article Algeriepatriotique du 16 novembre 2013). Faut-il s’en étonner ? Le «retournement de veste» est un sport pratiqué par la masse d’opportunistes qui remplissent généralement les instances politiques liées au pouvoir, c’est valable presque partout dans le monde. A fortiori chez nous.
K. M.
Comment (7)
Les commentaires sont fermés.