Le Satef : «Nos enfants ne maîtrisent aucune langue»
Le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) dresse un diagnostic alarmant de l’école. Dans une déclaration rendue publique à l’occasion de la célébration du 24e anniversaire de sa création, le Satef signale notamment que «les élèves ne maîtrisent aucune langue». Un constat consternant qui ne semble pourtant pas inquiéter le ministère de l’Education outre mesure au vu de son silence sur la question. Les dégâts dans ce secteur sinistré sont énormes, notamment à cause des modifications désastreuses apportées au système de l’enseignement au fil des ans. La suppression de la fameuse dictée, de la rédaction et de la lecture dirigée au primaire et au secondaire, par exemple, a eu pour effet une baisse généralisée du niveau des élèves en langues. Aux parents qui réclament la réintroduction de ces exercices pour mieux suivre la progression des enfants, les enseignants rétorquent que c’est interdit et que ce n’est pas au programme. Il faut dire que dans ce domaine, certains enseignants ont perdu tout sens professionnel puisqu’ils ne prennent plus aucune initiative, même lorsqu’ils sont face à l’échec total de leurs élèves. D’autres initiatives à visée d’endoctrinement islamiste sont pourtant prises au vu et au su de tout le monde. Des générations entières ont ainsi été sacrifiées, et le désastre continue. Malgré les espoirs qu’il a nourris, le changement intervenu à la tête du ministère n’a encore apporté aucune solution aux divers problèmes posés. Dans sa déclaration, le Satef relève, à juste titre, que «des cours entiers sont supprimés dans les programmes, transformant les élèves en automates, sans aucun esprit d’analyse, vidés de tout esprit de raisonnement». Par ailleurs, le syndicat pointe du doigt le retard pris dans «l’enseignement des mathématiques et des sciences, relégués au dernier plan», et avertit que «le pire est à venir». Le Satef rappelle aussi que le dossier des rythmes scolaires et l’évaluation de la réforme de l’éducation «sont renvoyés aux calendes grecques» et alerte la tutelle sur l’état des établissements scolaires. «Nous invitons nos responsables à rendre visite à ces établissements pour voir de visu leur état délabré», écrit ce syndicat qui rappelle que des rapports ont été remis au ministère mais qu’ils sont «restés sans suite jusqu’à ce jour». Le Satef renouvelle, par ailleurs, sa demande d’envoi par le ministère de commissions d’enquête sur le terrain pour établir les responsabilités sur la gestion de l’argent alloué par l’Etat et déterminer à quelles fins il est utilisé.
Meriem Sassi
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