Une leçon sur deux
Par Karim Bouali – Il faut chercher très attentivement sur les sites pour trouver une image se rapportant à l’information concernant l'ex-otage français qui a réussi une évasion rocambolesque au Nigeria où il était détenu par un groupe terroriste après son enlèvement le 19 décembre 2012. Les conditions de cette évasion restent confuses, dit-on. La seule annonce qui en a été faite l'a été sous forme de flash : «L'ex-otage Francis Collomp est arrivé lundi 18 novembre au petit matin à Paris.» C’est tout. Les médias ont insisté sur le choix des autorités françaises de prévoir «un accueil discret, sans déclarations». La France a appris la leçon : suite aux conséquences désastreuses de la mise en scène grotesque de Hollande après la libération des quatre otages qui étaient détenus au Niger, ayant coûté la vie à deux journalistes français au Mali et fait chuter la cote de popularité du président français dans les sondages à un niveau jamais atteint en France à ce jour, Paris a donc décidé de passer presque sous silence la libération d'un autre otage détenu au Nigeria. Il reste à la France, maintenant, à apprendre l'autre leçon : celle de ne jamais négocier avec les terroristes le sort d'otages comme on si on négociait le prix d'une marchandise, y compris lorsque c’est l’otage lui-même qui demande cette négociation, comme l’a fait en septembre dernier Francis Collomp, dans un enregistrement vidéo diffusé par ses ravisseurs. C'est à la fois une humiliation pour les otages eux-mêmes et une sérieuse entrave à la lutte contre le terrorisme. Quant au paiement de rançons, l’assassinat des deux journalistes au Nord-Mali a démontré que cette démarche ne contribue pas à protéger les ressortissants français se trouvant dans les zones que le Quai d’Orsay leur a formellement déconseillées «du fait du risque terroriste et du risque d’enlèvement». Personne n’ignore, encore moins les spécialistes engagés dans cette lutte, que seule la fermeté paie face aux terroristes.
K. B.
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