Rachat de Michelin Algérie : Rebrab reçu par Benyounès
Issad Rebrab, le patron de Cevital, a été reçu, dimanche dernier, par le ministre du Développement industriel, Amara Benyounès, dans le cadre de l’affaire de la vente de Michelin Algérie. Rebrab, qui a acquis 67% des parts de la société, tente apparemment d’infléchir la volonté du gouvernement d’user de son droit de préemption en multipliant les sorties médiatiques et les demandes d’audience auprès des décideurs en charge du dossier pour expliquer ses «nobles intentions». Rebrab accuse le prédécesseur de Benyounès, Cherif Rahmani, d’être à l’origine de ses déboires en lui ayant prêté la volonté de s’accaparer le foncier sur lequel est bâtie l’usine. Le patron de Cevital souligne que l’ex-ministre du Travail, Tayeb Louh, avait favorablement accueilli la décision d’acquisition de Michelin par Cevital en juin 2013, alors que Rahmani n’avait pas apprécié le projet et «induit le gouvernement en erreur». Une situation qui selon Rebrab a conduit l’exécutif à reconsidérer l’affaire en décidant d’user de son droit de préemption. L’intention de l’Etat de récupérer l’entreprise avait été évoquée en fait dès le lendemain de la transaction, mais l’information n’avait pas inquiété outre mesure Rebrab qui a déclaré que «rien ne lui a été signifié officiellement, et que de toute façon le droit de péremption ne s’applique qu’à une cession totale et non à une prise de participation dans une société étrangère». L’affaire semblait donc entendue pour l’homme d’affaires qui poursuivait une communisation intensive sur ses projets sur le site, dont un centre commercial, une université et un hôpital, et les dispositions prises pour indemniser ou réembaucher les travailleurs. Il y a quelques jours, la menace est devenue bien réelle puisqu’elle a été officiellement exprimée par le ministre des Finances, Karim Djoudi, et confirmée par Benyounès. Un signe que le gouvernement a définitivement tranché sur la question après plusieurs correspondances envoyées au groupe français Michelin dès le mois de septembre 2013.
Meriem Sassi
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