Un clan puissant
Par Kamel Moulfi – Est-ce le début de la fin ou le vrai commencement de la crise dans le FLN ? Ils attendaient le verdict du Conseil d’Etat, il est tombé hier en pleine fièvre de l’après-qualification des Verts au Mondial – est-ce un hasard ? – et, sans surprise pour les esprits lucides, a confirmé la décision du tribunal administratif qui avait autorisé une aile du FLN à tenir la réunion du comité central le 29 août dernier. Autrement dit : feu vert au nouveau secrétaire général. Belayat et consorts vont-ils garder leurs illusions de pouvoir renverser la vapeur et enlever les rênes de la direction du parti à Saïdani, qui s’est empressé d’annoncer la couleur en se faisant le principal promoteur d’un quatrième mandat pour Bouteflika ? La décision du Conseil d’Etat aura pour conséquence immédiate de justifier les ralliements des hésitants qui n’attendaient qu’un prétexte pour se mettre dans la direction du vent dominant. Aucune personne sérieuse, à présent, ne peut croire que Belayat sera le grain de sable qui va gripper la machine électorale déjà mise en marche dans la perspective de la présidentielle 2014. On peut même se demander comment de vieux routiers de l’ex-parti unique, comme Belayat, Goudjil et Abada, ont pu penser avoir gain de cause contre un système qui agit en rouleau compresseur face à ses opposants, un système qu’ils ont d’ailleurs eux-mêmes contribué à créer. La contestation dans le FLN se poursuivra comme une tempête dans un verre d’eau, exagérément médiatisée. Tout le monde sait que les capacités du parti du pouvoir, qu’est redevenu le FLN, à drainer les opportunistes de tous bords, lui permettront de faire très rapidement oublier Belayat et consorts. La déroute de ces derniers fera apparaître, par un effet de contraste trompeur, la victoire de Saïdani comme celle d’un clan puissant, alors qu’à l’échelle du pays, les dimensions du FLN sont, en réalité, bien dérisoires.
K. M.
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