Candidat aux présidentielles, Benbitour cherche l’appui du RCD
Le rapprochement entre le RCD et l’ancien chef du gouvernement et candidat aux élections présidentielles, Ahmed Benbitour, se consolide avec une deuxième rencontre organisée au siège du parti à Alger. Les deux parties tentent depuis quelques mois d’élargir leur front d’opposition, mais aucune alliance n’est encore envisagée pour affronter les présidentielles d’avril 2014. Le RCD n’a pas encore tranché sur sa participation à cette échéance. Benbitour a été invité à animer une conférence-débat au siège du bureau régional du RCD à Alger autour du thème «Quel avenir pour l’économie algérienne ?» Si le conférencier a pris le soin d’éviter tout discours électoraliste, en se focalisant sur les choix économiques qui ont prévalu dans le pays et leurs conséquences «désastreuses» sur le devenir de la nation, il ne s’est pas empêché de s’attaquer directement au pouvoir en le rendant responsable de cette situation de «blocage» du développement national. D’entrée, il dénonce une économie «volatile», exclusivement axée sur l’exportation des hydrocarbures. Parlant le langage des chiffres, il avertit que la consommation interne a augmenté de 76%, que les réserves de change ne peuvent couvrir que 40 mois de consommation et qu’avec un baril au-dessous de 70 dollars, l’Algérie ne pourra pas faire face à ses dépenses de fonctionnement. Pour lui, la gestion du pays «se fait dans une opacité totale et une partie importante des recettes échappe à tout contrôle». Aussi, a-t-il estimé, le Fonds de régulation des recettes (FRR) n’a aucune raison d’exister en ce moment. Lors des débats, et en réponse à une question sur les multiples violations des libertés publiques, l'hôte du RCD lâchera que «sans la liberté, il n’y aura pas de développement et que les libertés individuelles et collectives sont un instrument de développement». Il conclura son intervention par une sentence qui est devenue son leitmotiv depuis sa démission du gouvernement en 2000 : «Il est vain de croire que le changement viendra de l’intérieur du système.» Cela pourra être son slogan de campagne.
R. Mahmoudi
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