Pesanteurs sociologiques
Par Kamel Moulfi – La chance de vivre dans un milieu respectueux des droits des autres, particulièrement concernant les femmes, n’est pas donnée à tous en Algérie. La présence féminine dans les institutions élues, imposée par la loi du quota et devenue critère exclusif d’appréciation de leur place dans la société, n’est pas très représentative de la situation de cette catégorie de la population en Algérie. En tout cas, elle ne leur épargne pas les violences qu’elles sont encore très nombreuses à subir, souvent au sein même du foyer, battues par les proches. Les statistiques officielles – environ 7 000 cas de violence enregistrés durant les neuf premiers mois de l’année 2013, dont 200 cas de viol – fournies par les services de sécurité, ne reflètent sans doute pas toute l’étendue ni l’extrême gravité de ce qui peut être considéré comme un fléau national. Le problème ne se limite d’ailleurs pas à cet aspect. On trouve fréquemment, à Alger et dans les autres grands centres urbains, des femmes dormant dans la rue, avec leurs enfants, en plein hiver. Ce spectacle affligeant qui ne veut pas disparaître est alimenté certainement par les femmes répudiées dont le nombre a tendance à s’accroître. Entre 2007 et 2012, plus de 100 000 femmes ont été répudiées (voir article sur Algeriepatriotique du 8 mars 2013) et une bonne proportion d’entre elles sont jetées hors du domicile conjugal, sans revenus, n’ayant plus où aller, et pour certaines condamnées à la mendicité. A côté de ce constat dramatique, il y a les signaux positifs de nature à justifier l’optimisme, donnés par les femmes qui ont pris leur place parmi l’élite algérienne dans tous les domaines. Leurs statistiques ne sont pas toujours visibles, pourtant, ce sont elles qui expriment la tendance réelle dans l’évolution de la situation des femmes en Algérie, à contre-courant des pesanteurs sociologiques et de l’activisme des esprits rétrogrades.
K. M.
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