Foutaises, M. Tebboune !
Par Karim Bouali – Par certains aspects, l’opération AADL et les autres formules «logement» financées par le budget de l’Etat ressemblent aux matches truqués dont la FAF veut se prémunir après avoir constaté que cette pratique de la fraude non seulement corrompt mais fausse tous les résultats. Il en est de même pour les investissements publics dans la construction de logements. Voilà une démarche qui est inscrite dans l’action sociale de l’Etat pour aider une large frange de la population, aux moyens limités, à acquérir un toit, mais qui se trouve détournée et dénaturée par une faune de spéculateurs qui profitent de leur position dans l’administration. Ces personnes se trouvent là où il faut pour se servir et servir ceux qui les couvrent et les soutiennent. Car il s’agit, dans les faits, de véritables réseaux qui agissent en parasites et s’enrichissent grâce à une rente de situation, comme on l’appelle. A la télévision, le ministre en charge de ces programmes nous gave périodiquement de chiffres mirobolants, des centaines de milliers de logements programmés, des dizaines de milliers prêts à être livrés, des dizaines de milliers d'autres lancés, etc., bref, des chiffres à donner le vertige à un danseur de corde. Hier, sur Canal Algérie, il a insisté sur ce qui semble être un fait nouveau : le fichier national qui permettra de démasquer les fraudeurs et d'instaurer une justice dans la distribution des différents types de logements – et d'énumérer une panoplie d'initiales : AADL, LPP, ex-LSP, ex-EPLF, etc. Tout ceci est bien, mais ce fichier national n'a aucune valeur tant que les centaines de milliers de logements sociaux OPGI affectés par les pouvoirs publics et dont une partie a été détournée par de hauts fonctionnaires (APC, daïras, wilayas, ministères, etc.) et revendus illégalement ne sont pas recensés et les auteurs de ce marché parallèle du logement ne sont pas traduits en justice. Des logements OPGI ont été vendus sans même que leurs revendeurs sachent où ils se trouvent exactement, d’autres ont été revendus plusieurs fois, etc., tout ceci grâce aussi à la complicité de notaires véreux. Tout le monde le sait. Faut-il instaurer une déclaration à faire signer aux hauts fonctionnaires concernant les logements acquis dans l’exercice de leur fonction ? Encore faudrait-il que les personnes chargées de contrôler la véracité de cette déclaration soient intègres, ce qui n’est pas évident.
K. B.
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