Pourquoi les ambassadeurs de Grande-Bretagne en Afrique du Nord et au Moyen-Orient se sont-ils réunis ?
L’ambassadeur du Royaume-Uni au Caire a convié ses collègues en poste dans tous les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au siège de son ambassade, indique aujourd’hui mercredi un communiqué de la chancellerie britannique en Egypte. Dans une déclaration à la presse, l’ambassadeur de Sa Majesté au Caire, James Watt, a indiqué que les diplomates se sont penchés essentiellement sur «les politiques britanniques dans la région», sur instruction de son gouvernement, mais sans donner d’autres précisions. Le souci de chercher les meilleurs moyens pour construire un partenariat constructif avec l’Egypte et le monde arabe ne peut expliquer à lui seul cette fébrilité soudaine qui gagne la diplomatie britannique dans une région où elle conserve d’énormes intérêts économiques et exerce avec les Etats-Unis notamment, une forte influence sur les politiques locales. C’est pourquoi il est difficile de ne pas voir un lien avec l’évolution de la situation générale dans cette région soumise à de fortes turbulences depuis plus de trois ans. Les Britanniques, comme les Américains et les Français, redoutent sérieusement un revirement à la défaveur de ses alliés régionaux. Cette assemblée qui s’apparente à une réunion de crise intervient au lendemain de la signature d’un important accord avec l’Iran sur le nucléaire. Un accord qui signe la réhabilitation d’un pays diabolisé, classé comme l’ennemi numéro «un» de l’Occident libéral et accusé notamment de vouloir détruire Israël, et annonce la victoire de la Syrie contre les groupes armés soutenus et financés par ces mêmes alliés de Londres, de Washington et de Paris à la veille de la conférence internationale (Genève-2), qui devrait enfin fixer les modalités d’un cessez-le-feu dans ce pays où la guerre a fait plus de 150 000 morts, selon des statistiques publiées cette semaine par une organisation onusienne. Ces deux événements vont sans nul doute déterminer l’avenir politique de la région.
R. Mahmoudi
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