Mauvais là-bas, bon ici
Par Kamel Moulfi – Une très bonne nouvelle pour les écologistes, et plus largement pour tous les anti-gaz de schiste où qu’ils se trouvent dans le monde : le ministre français de l’Ecologie et de l'Energie, Philippe Martin, a refusé de valider le transfert à l'américain Hess Oil de sept permis pétroliers situés dans le bassin parisien. C’est ce que réclamaient des élus et des associations de cette région, hostiles à l'extraction du gaz et du pétrole de schiste. Leur ministre les a écoutés. «Pouvais-je valider ces mutations de permis alors que leur objectif initial était exclusivement d'explorer des gaz de schiste et que la société américaine qui les a rachetés est spécialisée dans l'extraction de gaz de schiste ? Vu les couches géologiques visées par ces forages, cela implique forcément d'avoir recours à la fracturation hydraulique qui est un procédé interdit en France», a-t-il expliqué. En quoi cela nous regarde ? Le discours officiel chez nous ne cesse de proclamer que l’Algérie s’achemine vers des investissements dans l’exploitation du gaz de schiste. Aucune instance indépendante, ni surtout scientifique, n’a été sollicitée pour donner son avis et ses recommandations sur la démarche à adopter, y compris dans le cas où l’option de l’exploitation du gaz de schiste serait retenue. En France, l’Académie des sciences vient d’émettre 9 recommandations pour explorer et exploiter les hydrocarbures de roche-mère. Il serait bon que les responsables algériens en charge de ce dossier les examinent, d’autant plus que, selon les rares informations qui filtrent sur ce sujet, l’exploitation du gaz de schiste envisagée dans le sous-sol algérien sera l’œuvre de sociétés françaises.
K. M.
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