Le RCD demande la restitution du FLN à la mémoire collective
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) demande à ce que le FLN soit restitué à la mémoire collective. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui où il met en avant quelques préalables pour un changement radical et pacifique du système, à la fin des travaux de son secrétariat national, le RCD considère la revendication de restitution comme une dette à payer envers «le peuple algérien qui a été dépossédé d’une partie importante d’un patrimoine politique et symbolique, aujourd’hui livré à des querelles de chiffonniers après avoir été souillé par des instrumentalisations clientélistes et vénales». Il réclame également la mise en place d’une commission nationale permanente chargée de la gestion des élections et d'un observatoire national des élections. «Deux structures institutionnellement indépendantes du gouvernement qui auront pour missions, comme leurs dénominations l’indiquent, d’organiser, de gérer et de superviser tous les scrutins électoraux et les différentes phases qui conditionnent leur préparation», a-t-il précisé. Autre revendication du RCD : la dissolution effective de la police politique «qui doit être une réalité tangible, portée à la connaissance de l’opinion publique et dont les incidences soient vérifiables dans la pratique politique quotidienne au lieu d’être réduite à des effets d’annonce». Il demande également la publication d’un bulletin de santé du chef de l’Etat émanant d’un collège de médecins crédibles et indépendants. Il estime ainsi que «ces préalables doivent convenir à la majorité des Algériennes et des Algériens extérieurs aux fraudes électorales, héritées de la nuit coloniale et par lesquelles des clientèles, un instant marginalisées, préparent aujourd’hui encore leur candidature à la rente». Le RCD salue le regroupement des 19 partis et personnalités qui a exigé une mise en place d’une commission de surveillance des élections, indépendante, digne des structures équivalentes ayant managé les élections démocratiques de par le monde. Pour lui, «le rejet de la proposition par le ministre de l’Intérieur n’est ni une surprise ni une raison pour renoncer». Le RCD insiste encore sur la nécessité d’une réelle ouverture politique pour «prémunir le pays d’une dislocation annoncée avec tous les risques inhérents à une société minée par la précarité, l’absence de structures de médiation crédibles et autonomes et un tribalisme qui atteste de l’irresponsabilité d’une oligarchie tribale qui fait vaciller chaque jour un peu plus les fondements de la nation». Il dénonce, par ailleurs, l’étouffement des scandales de corruption impliquant des notabilités du régime. Cet étouffement est, pour ce parti, «un avant-goût de la mission dévolue à l’appareil judiciaire lors de la prochaine présidentielle si le vote devait se dérouler selon les procédures prévues». Pour ce parti de l’opposition, «le bilan ne souffre pas de demi-mesure : ce sera un consensus pour un changement concerté et pacifique ou le chaos».
Sonia B.
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