Evénements de Guerrara : la DGSN récuse les accusations d’arrestations raciales et de torture
Les graves accusations portées par la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme à l’encontre des policiers à Guerrara, dans la wilaya de Ghardaïa, ne sont pas restées sans réponse de la Direction générale de la Sûreté nationale. Par le biais d’un communiqué certes laconique, signé par sa direction de la communication, la DGSN a, en effet, récusé tous ces griefs proférés par l’organisation présidée par Nouredine Benissad et des militants des droits de l’Homme. La police rejette ainsi les accusations «d'arrestations sélectives et raciales, de mise à nu, de torture et de harcèlement sexuel pratiqué sur des détenus à l'intérieur des postes de police». Une quarantaine d’habitations et locaux commerciaux avaient été dégradés et vandalisés par les émeutiers, en plus de la dégradation de véhicules et du mobilier urbain, lors des affrontements à l’issue d’un match de football. Des accrochages ont également eu lieu entre les éléments de la police et les émeutiers qui ont abouti à des arrestations. Se basant sur les témoignages de personnes arrêtées puis relâchées par la police, suite à des affrontements interethniques, la LADDH avait décrit, dimanche dernier, «des pratiques inhumaines d’un autre âge», accusant les policiers de la ville de Guerrara d’avoir «violemment tabassé, déshabillé et arrosé d’eau avant de les exposer au flux d’air froid du climatiseur» les personnes interpellées. Kamel-Eddine Fekhar, le militant FFS, est allé encore plus loin dans ses accusations à l’encontre de la police pointant, notamment, l’humiliation subie par les jeunes arrêtés sur des bases ethniques, selon lui. Des griefs que la Sûreté nationale rejette en bloc, assurant que ses éléments avaient agi dans «le cadre de la loi et du respect des droits de l’Homme, pour préserver la sécurité des biens et des personnes». La Direction générale de la Sûreté nationale assure même avoir tenté d’établir un pont de dialogue avec les protestataires, mais en vain.
Amine Sadek
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