Des militants de la LADDH condamnés à la prison ferme à Ghardaïa
Le responsable de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH) de Ghardaïa, Kamel Eddine Fekhar, a été condamné, aujourd'hui mardi, par le tribunal de Ghardaïa à un an de prison ferme alors que quinze autres personnes ont écopé chacune de six mois de prison. Le verdict est donc tombé dans l’affaire traitée il y a une quinzaine de jours par cette instance judiciaire, dossier où les prévenus, la plupart connus pour leur activisme en faveur des droits de l’Homme, sont poursuivis pour des faits, à l’évidence, très graves, à l’exemple de l’atteinte à l’emblème national, la voie de fait sur la force publique, la dégradation de biens publics et l’incitation à l’émeute. Les prévenus avaient été interpellés lors des violentes émeutes qui avaient secoué la ville de Ghardaïa en mars dernier, à l’occasion de l’ouverture de la Fête annuelle du tapis. Les personnes poursuivies dans cette affaire avaient, notamment, chahuté la cérémonie d’ouverture de cette fête pour dénoncer ce qu’elles considéraient comme une dilapidation des deniers publics. L’intervention de la police ne s’était pas fait attendre, ce qui ajoutera de l’huile sur le feu dans une région en éternelle ébullition en raison des récurrents conflits interethniques. De violentes émeutes avaient, en effet, éclaté entre des groupes de jeunes et les forces antiémeutes. Si les concernés ont été condamnés à la prison ferme suite au délibéré du tribunal, il faut dire que le verdict reste plutôt clément par rapport au réquisitoire du procureur qui avait requis une peine de cinq années de prison contre le Dr Fekhar et six mois contre ses compagnons de lutte avec, en prime, une amende d’un million de dinars pour chacun des prévenus. A noter que plusieurs dizaines de personnes, des militants de la LADDH pour la plupart, venues soutenir les prévenus, se sont rassemblées devant le tribunal de Ghardaïa. Par ailleurs, une quinzaine de personnes ont été arrêtées aujourd'hui dans une autre ville de la vallée du M’zab, à Guerrara précisément, suite aux recherches entreprises par les forces de l’ordre après les violents affrontements intercommunautaires de la semaine dernière. Le parquet a placé sous mandat de dépôt sept jeunes, alors que cinq autres ont été mis sous le régime du contrôle judiciaire, pendant que deux ont bénéficié d’une citation directe à comparaître.
A. Sadek
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