Il faut jouer le jeu !
Par Karim Bouali – «Gagnant-gagnant», c’est sans doute grâce à l’effet trompeur de cette formule que l’entreprise française BTK a obtenu un contrat avec la SNVI en 2006 dans la réalisation du complexe industriel de montage de véhicules de Tiaret. Le gouvernement algérien vient de décider de mettre fin à cet accord pour non-respect des engagements pris par BTK (voir article sur Algeriepatriotique du 3 décembre 2013). Les Français prennent prétexte du prétendu business gagnant-gagnant, auquel croient par naïveté ou par intérêt des gens de chez nous, pour tenter d’asseoir leur hégémonie, parce qu’ils ont pris ce pli dans d’autres pays africains et maghrébins, comme au Maroc. Pourtant, les exemples sont nombreux où l'Algérie a prié des investisseurs étrangers à gentiment reprendre le chemin de l’Hexagone, soit parce qu'ils n'ont pas respecté leurs engagements, soit parce qu'ils se croyaient en terrain conquis et que, parce qu'ils sont sollicités pour apporter leur savoir-faire, ils ont voulu agir en seuls maîtres des lieux (comme Carrefour, notamment). Naturellement, il se trouve toujours un média ou une association ou un «expert» pour dénoncer l’attitude de son pays (l’Algérie) face à un partenaire étranger qui cherche à tirer le maximum de profits, à exporter, de notre pays, sans rien apporter, ou presque. En fait, «gagnant-gagnant», c’est la formule inventée par certains partenaires économiques de l’Algérie pour faire croire que les affaires conclues sont destinées à être mutuellement bénéfiques. Il faut être naïf pour croire qu’il y a deux gagnants dans ce type de relations. L’exemple concret vécu par l’Algérie est bien celui de l’accord d’association avec l’Union européenne que la plupart des opérateurs algériens ont fini par critiquer à cause de la totale inégalité qu’il a instaurée dans les échanges commerciaux qui étaient censés, selon la propagande européenne – relayée chez nous par certains médias –, devenir «gagnant-gagnant». Mais tout n’est pas mauvais dans les contrats que signe l’Algérie avec les partenaires étrangers. Il y a le bon exemple du centre commercial de Bab Ezzouar où l’opérateur suisse a accepté de prendre le risque et engrange maintenant en trois mois l'équivalent d'une année de bénéfices au centre commercial La Praille de Lausanne sur lequel a été calqué celui d’Alger. Il suffit d'accepter de partager le risque et de jouer le jeu sans entourloupe.
K. B.
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