Comment feu Nelson Mandela s’est inspiré de la révolution armée algérienne
Le grand militant et homme d’Etat africain, Nelson Mandela, vient de rendre l’âme, à l'âge de 95 ans, après une ultime bataille avec la mort à son domicile de Johannesburg. Son parcours historique exceptionnel le place parmi les personnalités internationales les plus célèbres et les plus aimées, et fait de lui une icône de la lutte et de la résistance. De sa légendaire résistance au système politique d’apartheid, à son intronisation à la tête de l’Etat dans les premières élections démocratiques et non raciales de l’histoire de l’Afrique du Sud. Son militantisme a commencé dans les années 1940, au parti nationaliste Congrès nationale africain (ANC), où il essaya d’abord la lutte pacifique, avant de se lancer dans l’action armée, en créant une branche militaire en 1961, suite à l’interdiction de son parti. Arrêté le 12 juillet 1963 par la police sud-africaine sur indication de la CIA -décidément mêlée à tous les combats d’arrière-garde, il a été condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité. Libéré en 1990, Mandela lutte pour la réconciliation et la négociation avec le gouvernement de Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement et pacifiquement mis fin au régime d'apartheid et jeté les bases d'une nouvelle Afrique du Sud démocratique. Le nom de Neslon Mandela restera associé au combat contre le racisme et l’arbitraire dans le monde entier. Il forme une synthèse de Che Guevara, le révolutionnaire internationaliste, et du Mahatma Ghandi, l’autre symbole de la lutte pacifique contre le colonialisme. C’est ce qui l’a conduit à soutenir la Révolution algérienne, et à s’en inspirer. En effet, le choix de la lutte armée, prise en 1961, coïncidait avec une heureuse rencontre avec un groupe de militants nationalistes algériens au Maroc. Ceux-là l’ont persuadé à mener une double lutte militaire et diplomatique. En 1962, Nelson Mandela est invité à Alger par le président Ben Bella pour une parade militaire. L’Algérie lui proposa alors de soutenir financièrement son parti, l’ANC, et d’installer sur le territoire algérien des camps d’entraînement. Mandela séjourna plusieurs fois en Algérie, avant son arrestation, mais ses visites ont été tenues secrètes. Parmi ses instructeurs militaires en Algérie, Chérif Belkacem qui deviendra plus tard ministre, et un certain Mohamed Lamari, futur chef de l’état-major de l’ANP. Mandela reviendra en Algérien cinquante ans plus tard, pour sceller une fraternité séculaire.
R. Mahmoudi
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