Sursis pour le Marocain qui a arraché le drapeau algérien : Belani dénonce un «laxisme scandaleux»
Le Marocain qui avait arraché le drapeau algérien au consulat d’Algérie à Casablanca, le 1er novembre dernier, a été condamné ce jeudi à deux mois de prison avec sursis. Réagissant à ce verdict, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, dénonce, dans une déclaration à Algeriepatriotique, un «laxisme outrageusement scandaleux», et estime que ce verdict «vient confirmer de la manière la plus éclatante que la thèse de l'acte isolé relève tout simplement de la mystification». Le porte-parole rappelle à cette occasion, que les autorités marocaines «sont liées par des engagements internationaux très forts qui leur font obligation d'assurer la sécurité et la protection des postes diplomatiques et consulaires et que ces derniers, en vertu des conventions de Vienne de 1961 et 1963, ont un statut particulier d'inviolabilité qui les met sur un plan totalement différencié par rapport à la référence incongrue de l'atteinte à une propriété privée, sur laquelle se fonde un réquisitoire des plus absurdes». Contestant cette clémence accordée à une personne ayant avoué son forfait devant la justice et les journalistes, Amar Belani affirme que le Maroc «ne peut pas se dérober à ses obligations internationales et le responsable de l'agression intolérable contre notre représentation consulaire doit être puni avec toute la sévérité requise, pour prévenir d'autres dépassements similaires». Pour conclure, le porte-parole met les autorités marocaines devant leurs responsabilités : «Pour nous, dit-il, la responsabilité internationale du Maroc reste pleinement engagée car de tels actes aussi graves ne peuvent pas rester impunis, dans la mesure où la sécurité et la protection des missions diplomatiques et consulaires constitue l'une des pierres angulaires sur lesquelles reposent les relations internationales».
L’ambassadeur d’Algérie à Londres : «L’agression contre notre consulat à Casablanca ne contribue pas à créer un climat positif»
L'amélioration des relations entre l'Algérie et le Maroc est «tributaire d'un climat positif» et l'agression contre le consulat algérien à Casablanca «ne contribue malheureusement pas à créer un tel climat», a affirmé mercredi à Londres l'ambassadeur d'Algérie au Royaume-Uni, Amar Abba. Ce dernier intervenait dans le cadre d'une table-ronde sur «les relations entre le Maghreb et l’UE : défis et perspectives», organisée par le «Global Diplomatic Forum», qui a consacré une partie du débat aux relations algéro-marocaines. Le diplomate algérien a réfuté le caractère bilatéral du conflit du Sahara occidental, rappelant que le Maroc et le Front Polisario «ont, depuis longtemps, été clairement identifiés par le Conseil de Sécurité des Nations Unies comme les deux parties au conflit» .Il a également rappelé que le conflit du Sahara occidental «est antérieur à la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA) en 1989, les dirigeants maghrébins de l'époque ayant jugé que ce conflit ne constituait pas une entrave à la construction maghrébine». Sur la question des frontières (algéro-marocaines), M. Abba a considéré que leur fermeture n'était pas un «fait normal» et qu'il fallait «assainir les contentieux bilatéraux en vue de leur réouverture», insistant sur l'importance pour les relations bilatérales d'évoluer dans un climat «positif» et «serein». Il a, a cet égard, rappelé que l'Algérie avait proposé une méthode de travail sur la question, prévoyant notamment l'échange de visites ministérielles. .
R. Mahmoudi/Agence
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