L’Algérie plaide pour une Afrique affranchie de toute tutelle
Le Sommet pour la paix et la sécurité en Afrique s'est ouvert aujourd’hui à Paris alors que le continent est endeuillé par la disparition de Nelson Mandela dont la vie entière a été dédiée à la lutte contre l’apartheid et pour la dignité des Africains. Un symbole de lutte inlassable qui devrait guider les dirigeants africains réunis à Paris, les inciter à se prendre en charge et à trouver les solutions qui s’imposent pour sécuriser et développer leur continent. Si la rencontre initiée par la France offre une opportunité réelle de débat, les Africains ont tout intérêt à reprendre l’initiative afin d’assurer par leurs propres moyens la stabilité et le développement de l’Afrique. L’Algérie, qui participe à ce rendez-vous aux côtés d’une quarantaine de pays africains, entend, pour sa part, selon des sources diplomatiques, réitérer ses positions de «principe» sur les questions de sécurité à travers l’«appropriation» des questions africaines par les pays africains et le «renforcement» des capacités de l’Union africaine (UA), notamment par des moyens financiers. Une préoccupation exprimée à Paris par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en marge de la conférence sur la paix et la sécurité en Afrique. «La ligne directrice reste la solution africaine aux problèmes de l’Afrique avec l’appui du reste de la communauté internationale», a déclaré M. Lamamra ajoutant : «Lorsque les Africains apportent des solutions à leurs problèmes sécuritaires, la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le crime transnational organisé et l’immigration clandestine, entre autres, c’est aussi des solutions aux problèmes européens.» Pour notre ministre des Affaires étrangères, les dirigeants africains «sont aujourd’hui à l’Elysée, non seulement avec une liste de besoins, mais également en tant que partenaires à part entière pour faire leur diagnostic de la situation et les remèdes appropriés». M. Lamamra ne se laisse apparemment pas impressionner par l’initiative prise par la France rappelant quelques vérités historiques ayant marqué les relations entre les pays occidentaux et l’Afrique. «Aujourd’hui, nos partenaires internationaux qui n’ont pas toujours été avec nous pendant la guerre contre l’apartheid sont à nos côtés pour la prise en charge des questions de paix et de sécurité qui affectent notre continent autant que le reste du monde», a déclaré à la presse M. Lamamra. Revenant sur la position de l’Algérie, M. Lamamra a réaffirmé que cette position «est absolument la même. C’est un membre essentiel de l’Union africaine (UA) et (que) cette position inspire considérablement la position de l’UA». Une position que l’Algérie compte également exprimer lors d’une rencontre initiée à Alger les 8 et 9 décembre prochains avec les pays africains membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Un rendez-vous qui permettra aux pays africains d’affiner une stratégie commune de sortie de crise à défendre devant les instances internationales influentes. Il est à rappeler que le Sommet de l’Elysée pour la paix et la sécurité en Afrique s’est ouvert à Paris en présence d’une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, représentant le président Bouteflika à cet évènement. Les travaux de deux jours qui ont été ouverts par le président français, François Hollande, se dérouleront à huis clos à travers trois sessions devant porter respectivement sur la paix et la sécurité en Afrique, le partenariat économique et le développement ainsi que sur le changement climatique. Au sujet de la paix et de la sécurité en Afrique, les participants se pencheront sur les menaces qui pèsent sur le continent, telles que le terrorisme, la sécurité aux frontières, les trafics et de la dernière proposition de l’UA consistant en la création d’une force africaine d’action rapide.
Meriem Sassi
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