Quel président pour l’Algérie de demain ?
Le président actuel, Abdelaziz Bouteflika, garde le mutisme quant à ses intentions de se présenter ou non à un 4e mandat présidentiel. Pourtant, les candidats à cette élection qui pointe à l’horizon et dont dépendra l’avenir du pays commencent à se faire connaître. Au «sortir du bois» pour reprendre le chroniqueur du Soir d’Algérie, Hakim Laâlam, mais sans la connotation péjorative telle que sous-entendue par le chroniqueur de «Pousse avec eux» et qui sied à cette expression. Mais des bois ne sortent pas que des lapins. Les loups aussi. Particulièrement en période hivernale lorsque la faim les pousse à sortir de leur tanière. Trêve de plaisanterie. Quittons ce monde animalier car les choses dont nous voudrions parler ici sont d’une importance capitale. Parmi ces candidats, qui ne sont pas tous parrainés par des partis politiques – faut-il le préciser ? –, il y en a un qui émerge du lot. Il s’appelle Soufiane Djilali. Il est chef d’un parti politique nouvellement agréé (Jil jadid) mais qui fait de l’opposition politique au sens véritable du terme. Il l’a prouvé à maintes reprises, téméraire et courageux qu’il est. Rappelez-vous de l’initiative qu’il avait prise en compagnie d’un autre candidat à ces élections, Ahmed Benbitour, et qui consistait à dire quatre fois, oui quatre fois, non. Ces quatre non sont connus et cela ne servira pas à grand-chose de les répéter ici. Les gens qui s’intéressent à la chose politique et particulièrement les responsables de la classe politique, tous partis confondus, en ont déjà entendu parler. A l’époque, la presse avait évoqué ce sujet en long et en large, car à cette initiative devait participer aussi l’un des «22 historiques», en l’occurrence M. Mechati. Il est intéressant de noter ici que cette initiative avait été prise alors que le président Bouteflika jouissait encore de toutes ses facultés physiques et mentales. L’histoire de son AVC n’est arrivée que par la suite. Cela pour mettre en exergue le fait que, par cette initiative, Soufiane Djilali ne s’est pas attaqué à un président au crépuscule de sa vie… politique, mais à un système en faillite qui veut se maintenir coûte que coûte. Ce système est représenté par les courants politiques qui veulent et qui insistent à ce que l’actuel président rempile, même diminué physiquement et cognitivement. En agissant ainsi, pensent-ils réellement rendre service à l’Algérie ? L’intérêt de l’Algérie est-il dans «le changement dans la continuité » ou dans le changement tout court ? De notre point de vue, la continuité est… la continuité. Pour qu’il y ait changement, il faut justement rompre cette continuité. C’est une question de physique élémentaire à la portée de n’importe quel collégien. Par ailleurs, ce concept date des années 70, c’est-à-dire du temps du parti unique qui s’opposait à tout changement. «Le changement dans la continuité» ça ne veut absolument rien dire. Ou on continue dans notre médiocrité ou on change, mais dans le sens de l’amélioration. Et c’est ça justement ce que le parti Jil jadid préconise et propose. Un changement. Ce changement ne viendra que de la nouvelle génération, car l’on sait et on le répète souvent d’ailleurs «qu’on ne fait pas du neuf avec du vieux». Soutenir Bouteflika, qui reconnaît lui-même que sa génération «tab djenanha», pour un 4e mandat (contre peut-être son gré) n’est d’aucune utilité pour l’Algérie et n’apportera pas le changement ni dans la continuité ni tout court. En tous les cas, c’est ainsi que nous voyons les choses à Jil jadid et nous le clamons haut et fort. A charge aux autres partis politiques qui se réclament de l’opposition d’unir leurs voix à la nôtre. Aujourd’hui, sur notre réseau social Facebook, des lecteurs nous font des commentaires et nous reprochent le fait d’avoir agi en solo en officialisant la candidature de notre président de parti. Selon ces lecteurs-là, nous aurions dû chercher d’abord à trouver un minimum d’entente avec les autres partis du courant démocratique, seule manière, à leurs yeux, de faire échouer le plan du pouvoir actuel qui, comme par le passé, va utiliser les autres candidats aux présidentielles comme «lièvres». Ils ont peut-être raison. Mais rien n’empêche les partis de l’opposition à joindre leurs forces à la nôtre et à mobiliser leurs adhérents et leurs sympathisants pour la même cause à savoir l’élection d’un jeune leader de l’opposition, Djilali Soufiane en l’occurrence. Par ailleurs, il est connu et admis actuellement que ces anciens partis politiques qui se disent démocrates sont, pour la plupart d’entre eux, des partisans du boycott. Leur argument principal a toujours été qu’ils ne cautionnent pas le régime algérien actuel en participant aux élections que celui-ci organise. Pour eux, les jeux sont faits, les dés sont pipés à l’avance et tutti quanti. Or, à Jil jadid, notre devise, notre slogan, affiché en grand sur le site internet et les documents officiels du parti est «le devoir d’agir». Un parti politique qui n’agit pas, un parti politique qui ne participe pas à la vie politique du pays et donc aux élections, quelles qu’elles soient, est voué à plus ou moins longue échéance à perdre de sa crédibilité auprès des citoyens et donc à disparaître. Nous ne voulons pas de cette issue à Jil jadid, d’autant plus que notre existence sur la scène politique nationale est très récente. Mais avec un parcours très honorable jusqu'ici.
A. Ghedia
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