Polémique en France sur la date de la fin de la guerre d’Algérie
Dix ans après l’instauration par Jacques Chirac de la date du 5 décembre pour les commémorations officielles de la fin de la guerre d’Algérie, les anciens combattants de l’armée coloniale continuent de diverger sur la date de cette célébration. Si certaines associations qui les représentent ont fait le choix de respecter la décision du président Chirac, d’autres, comme la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA), ne cessent de considérer le 19 mars, qui coïncide avec l’entrée en vigueur le 19 mars 1962 du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre, comme la date référence. Les partisans d’une commémoration le 5 décembre se sont donc, comme chaque année, recueillis jeudi dernier pour se souvenir de leurs camarades morts dans les combats en Algérie. Ceux-là continuent de considérer d’ailleurs que la guerre ne s’est pas terminée avec le cessez-le-feu, première résultante des Accords d’Evian signés entre les représentants de la France et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). «Ce 5 décembre correspond à l'inauguration du mémorial national en faveur des victimes des conflits en Afrique du Nord, du quai Branly à Paris et à laquelle j'ai participé. Il faut savoir qu'après le 19 mars il y a eu encore beaucoup de morts», explique d’ailleurs l’un d’entre eux, farouche défenseur de cette date instaurée par le président Chirac au journal régional L’Aisne Nouvelle. «Le 19 mars n'existe pas. Il y a eu encore plus de 10 000 morts après cette date. L'UNC maintient la date du 5 décembre», renchérit, à travers le même canal, René Cochepin, président d’une de ces associations. Un avis que ne semblent pas partager les activistes de la toujours influente FNACA qui défendent leur point de vue de manière plutôt intransigeante. «La FNACA a toujours revendiqué la date du 19 mars car le 19 mars 1962 correspond au cessez-le-feu officiel en Algérie. Le 5 décembre ne correspond à rien. Aujourd'hui, chacune des fédérations campe sur sa position et chacune a sa date, comme ça le problème est résolu et c'est conforme à l'esprit des anciens combattants», explique, en effet, Jean Husson, président de l'Amicale des anciens d'Afrique du Nord qui estime, cependant, que «seule la date du 19 mars est cohérente et légitime». Entre les deux dates, les anciens combattants de l’armée coloniale n’arrivent pas à trancher. Mais le dossier est désormais entre les mains du Conseil constitutionnel français qui doit examiner un recours déposé, le mois dernier, et trancher définitivement la question de la légitimité de la date officielle, selon le journal en question.
Amine Sadek
Comment (2)