L’Algérien Sansal primé par l’ordre sioniste B’nai B’rith
L’écrivain algérien Boualem Sansal va encore faire parler de lui. Il vient de recevoir le «Prix des droits de l’Homme» qui lui a été décerné par le B’nai B’rith(*) France, un ordre sioniste très connu pour son activisme en faveur de l’Etat d’Israël, et surtout pour ses liens organiques avec le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui publie, d’ailleurs, le communiqué officiel d’attribution du prix sur son site officiel. Ce communiqué nous apprend que la cérémonie de remise du prix a eu lieu à la mairie de Paris, le 17 octobre dernier, c’est-à-dire il y a deux mois, au cours du dîner de gala célébrant les 80 ans du B’nai B’rith France et les 170 ans du B’nai B’rith International, en présence de nombreuses personnalités politiques et communautaires, et notamment du président du Crif, Roger Cukierman. La question que l’on ne peut s’empêcher de poser, ici, est de savoir pourquoi cette information n’a pas été divulguée au moment de son déroulement ? Est-ce dans la tradition de cet ordre qui, comme toute secte religieuse, affectionne l’opacité et le secret ? La décision aurait-elle été prise de concert avec le récipiendaire du prix ? Peu probable, puisque Sansal lui-même n’a jamais caché ses accointances avec les milieux sionistes et s’est même rendu en Israël. Son geste avait suscité l’indignation générale. Le mystère reste entier. Dans son communiqué, le B’nai B’rith France indique que le prix attribué «a pour objectif de mettre à l’honneur des personnalités de la société civile disposant des qualités essentielles de tolérance et d’humanisme et qui œuvrent par leur engagement personnel à la défense des valeurs fondamentales de dialogue et de paix, contribuant ainsi au rapprochement entre les communautés». Un bref aperçu de son parcours littéraire met en exergue l’engagement de Sansal contre les «obscurantismes» et le «négationnisme», allusion aux multiples évocations des juifs dans ses romans, notamment dans Le village allemand et Le journal des frères Schiller. Le communiqué n’omet pas de rappeler à cette occasion la visite très médiatisée que l’écrivain algérien avait effectuée en Israël en mai 2012, et pour laquelle il a dû mériter cette kyrielle de distinctions reçues en une année, en France et dans d'autres pays européens.
R. Mahmoudi
(*) B’nai B’rith signifie «les fils de l'Alliance». C’est la plus vieille organisation sioniste toujours en activité dans le monde.
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