Présidentielle : vingt partis exigent le changement du gouvernement
Réunis aujourd’hui à la salle Cosmos à Alger, les vingt partis qui militent depuis des mois pour une élection présidentielle transparente exigent le changement du gouvernement actuel dirigé par Abdelmalek Sellal et la nomination d’une nouvelle équipe de technocrates neutres qui aura la charge d’organiser le prochain scrutin. Parmi ces partis, résolument opposés à une nouvelle candidature de Bouteflika, il y a le Front national algérien (FNA) de Moussa Touati, Jil Jadid de Soufiane Djilali, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) de Abderrezak Mokri, El-Fedjr El-Djadid de Tahar Benbaïebèche, le Front pour la justice et développement (FJD) de Abdellah Djaballah et d’autres formations comme le FAN, le RPR et du PEP. Pour ces formations politiques, qui maintiennent également leur demande d’une commission électorale indépendante et le rejet de toute révision constitutionnelle avant la présidentielle d’avril 2014, le départ du gouvernement actuel sera la plus importante garantie de la transparence du prochain scrutin. Car l’équipe de Abdelmalek Sellal est déjà «en campagne» pour le président sortant à travers la multiplication d’annonces de projets au profit des populations et la distribution d’enveloppes financières pour les wilayas. Pour ces partis, les portefeuilles ministériels directement impliqués dans l’organisation de ce scrutin doivent être dirigés par des personnalités probes et totalement neutres et éprises du jeu démocratique. L’attitude du ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, qui refuse l’installation d’une commission indépendante de l’organisation et de la surveillance des élections renforce ainsi la conviction de ces partis d’aller jusqu’au bout de leurs exigences. Sans une commission indépendante, le jeu électoral restera inéluctablement fermé, estiment-ils, au profit du président sortant ou du candidat de son choix. Soutenus par des personnalités politiques indépendantes, à l’instar d’Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement et candidat déclaré à la présidentielle d’avril 2014, les vingt partis s’engagent à investir les espaces publics et mettre la pression nécessaire sur le gouvernement pour satisfaire leurs exigences. Ces formations politiques continuent à plaider pour un changement pacifique qui devra passer par une «présidentielle transparente et ouverte». Ils considèrent que l’Algérie est dans un virage déterminant pour son avenir et que la nécessité d’un changement en douceur est dictée par le contexte géopolitique régional marqué par des tensions qui risquent de durer encore de longues années. L’Algérie a besoin donc d’un «président fort et présent» pour porter sa voix très haut dans le concert des nations et défendre ses intérêts stratégiques dans la région.
Sonia B.
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