Escroquerie politique ?
Par M. Aït Amara – Veut-on faire oublier l’affaire Khelil ? L’annonce de l’extradition prochaine d’Abdemoumen Khalifa, alors que l’Etat algérien le réclame à la justice britannique depuis sept longues années, laisse pantois. Bien sûr, un tel scepticisme émane d’un journaliste algérien habitué à l’intrication des institutions de l’Etat censées agir chacune selon ses propres pouvoirs, indépendamment les unes des autres. Mais les observateurs les plus convaincus par l’indépendance de la justice, du parlement et des médias dans les pays les plus avancés, comme la Grande-Bretagne, constatent de plus en plus que cette indépendance a aussi ses limites. Est-ce un deal politique emballé dans un papier cadeau juridique, dans ce contexte où les affaires de l’Etat sont conduites par temps de brouillard ? C’est possible. En tout cas, cette extradition tombe à pic, parce qu’elle fera oublier, pendant un moment, l’autre «affaire du siècle» qui a elle-même remisé au placard celle de Khalifa jusqu’à ce tour de passe-passe de la Cour britannique qui nous ressort jack-in-the-box, à l’approche des fêtes de fin d’année. Alors que la rue algérienne se focalisait sur le cafouillage au sujet du mandat d’arrêt international lancé contre l’ancien ministre de l’Energie et des Mines pour – n’ayons pas peur des mots – haute trahison, le diable ressort de sa boîte. D’un côté, la plainte contre Khelil est retirée, de l’autre, la demande d’extradition de Khalifa, qu’on croyait illusoire, est devenue faisable comme par enchantement. Il est difficile de ne pas subodorer l’existence d’une corrélation entre ces deux développements quasi simultanés dans deux événements qui prennent l’allure d’une véritable escroquerie politique.
M. A.-A.
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