Les arrière-pensées du FLN
Par Kamel Moulfi – En plaçant en tout dernier point de son communiqué publié hier, comme s’il avait été rajouté à un texte déjà rédigé, le soutien à la candidature éventuelle – «au cas où…» – de Bouteflika à un quatrième mandat présidentiel, le bureau politique du FLN, version Abderrahmane Belayat, donne l’impression de ne pas trop y croire. En tout cas, contrairement à son rival, Amar Saïdani, Belayat ne semble pas pressé d’anticiper sur les intentions du Président qui ne s’est pas encore, lui-même, en aucune manière, prononcé sur ce sujet. Le communiqué signé par Belayat est presque entièrement consacré à la crise du FLN et à la contestation du nouveau secrétaire général. Mais placé dans le contexte pré-électoral, à quatre mois du scrutin présidentiel, alors que la situation politique paraît figée, il donne quelques indications, les seules pour le moment, qui peuvent aider à entrevoir les évolutions possibles. En fait, le FLN, à travers la médiatisation de ses luttes intestines, constitue une sorte de baromètre qui permet de jauger la situation politique en général et les intentions du clan présidentiel en particulier. Non pas que l’ex-parti unique soit un facteur déterminant dans les événements, il en est plutôt un instrument, mais il peut refléter les luttes en cours au sommet et révéler les intentions des uns et des autres. Le fait que la division persiste encore et que les contestataires n’aient pas rallié Saïdani, même après l’annonce que le FLN considérait Bouteflika comme son candidat à la présidentielle, prouve que rien n’est encore joué et que la présence du Président dans la course pour un quatrième mandat n’est pas du tout évidente. Il semble bien que le FLN cherche à se placer ou alors que l’on cherche à le placer en vue de la bataille décisive du choix du candidat du système. C’est là, sans doute, l’enjeu de la lutte qui se poursuit pour le contrôle de l'ex-parti unique.
K. M.
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