Allez, encore une blague, M. Hollande !
Les faits donnent raison à Algeriepatriotique qui, contrairement à d'autres médias, avait minimisé l'importance de la visite d'Ayrault en Algérie. Le Premier ministre français est reparti d’Alger avec pas grand-chose comme le prouvent les contrats insignifiants qui ont été signés. Laurent Fabius, lui, a préféré s’abstenir de faire le voyage, il a compris que sa présence dans la délégation française était inutile, Paris sachant pertinemment qu'il ne pouvait pas convaincre Alger sur les dossiers chauds (Sahel, Syrie, etc.). Manuel Valls est vite retourné à Paris, lundi 16 décembre, sans attendre la deuxième journée de la visite, certainement pour éviter d'entendre, le lendemain, à Oran, le Premier ministre français promettre aux étudiants algériens qui souhaiteraient aller étudier en France autant de visas qu’il leur fallait. A moins que le ministre de l’Intérieur ne voulût pas rater la soirée d’anniversaire organisée à l’Elysée pour les 70 ans du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), peut-être même a-t-il été convoqué par François Hollande pour les besoins d’une «étrange plaisanterie» révélée par le site d’informations Panamza.com, animé par un journaliste Hicham Hamza, et qui a rapidement fait le tour de la Toile. L’humour n’est pas le point fort de ceux qui gouvernent actuellement la France. Par contre, ils excellent dans l’hypocrisie, comme l’a démontré l’épisode de l’hommage à Nelson Mandela. Il leur arrive de combiner les deux : humour et hypocrisie. L’Elysée a tenté de le faire avec cette scène de blague offerte au Crif, qui trahit en fait le dépit de certains dirigeants français, François Hollande en tête, à l’endroit de l’Algérie. Il suffit de voir la vidéo placée sur le site Panamza.com pour se convaincre que le numéro de François Hollande relève vraiment du bricolage. Mais quand les choses risquent de devenir sérieuses, c’est l’hypocrisie qui entre en jeu. Hicham Hamza souligne que «le texte intégral du discours», disponible sur le site de l’Elysée, omet précisément ce que François Hollande a cherché à faire passer pour un mot d’esprit destiné à faire rire l’assistance : «sain et sauf». Oui, la blague de François Hollande a consisté à dire que Manuel Valls est retourné d’Algérie «sain et sauf» avant d'ajouter aussitôt : «C'est déjà beaucoup !» L’assistance a apprécié et a ri. Elle aime le bricolage. Encore une, François Hollande.
Kamel Moulfi
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