Le Maroc surendetté veut acquérir un sous-marin espagnol
Le Maroc va-t-il un jour observer une pause dans sa course au surarmement ? Rien, apparemment, même la situation financière d’un royaume au bord du gouffre et contraint d’emprunter pour faire face aux besoins de plus en plus croissants de sa population n’arrive à convaincre le Makhzen de mettre un bémol à sa politique jusqu’au-boutiste. Et cette fois-ci, les autorités marocaines veulent jouer dans la cour des grands en s’intéressant de près au sous-marin espagnol S-80, construit au chantier naval de Carthagène par la société espagnole Navantia. D’après la presse marocaine, l’inspecteur général de la marine du royaume chérifien, le vice-amiral Mohamed Laghmari, a visité, le 18 décembre dernier, les ateliers où le sous-marin est en construction ainsi que les installations de la marine espagnole à Carthagène. Si les journaux marocains se contentent de faire part de la visite en question, en revanche la presse espagnole se montre plus précise sur les intentions du royaume. En effet, d’après le site espagnol laopiniondemurcia.es, le Maroc serait intéressé par l’acquisition de sous-marins de conception espagnole. Selon ce site d’information en ligne, la visite effectuée par la délégation de la Marine royale marocaine sur le chantier naval s’inscrirait dans cette perspective. Le commun des Marocains s’interroge sur cette course effrénée au surarmement à un moment où l’économie du pays bat de l’aile, et c’est le moins que l’on puisse dire. Comment expliquer d’ailleurs que, d’un côté, ce pays, qui a déjà contracté un emprunt de 5 milliards de dollars auprès du FMI et s’apprête à en demander un autre sur le marché obligataire international pour pouvoir répondre aux impératifs du développement du pays et des besoins des populations, se permet d’aspirer acquérir un sous-marin dont le coût avoisine les 550 millions d’euros ? Selon des sources économiques marocaines, le pays pourrait même avoir besoin de 1,5 milliard de dollars l'année prochaine pour couvrir une partie de son déficit budgétaire. A court d’argent, le Maroc, déjà endetté jusqu’à la garde, est constamment dans une position de demandeur de fonds auprès des institutions financières et bancaires internationales. N’est-ce pas que le fait juste de penser à acheter un engin militaire d’une telle envergure est à même de constituer une insulte pour la majorité des Marocains qui font face à des conditions sociales déjà très difficiles ?
Amine Sadek
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