La France a de plus en plus de mal à payer ses dettes
Economie en stagnation, taux de croissance proche de zéro, courbe du chômage toujours à la hausse, appareil industriel en difficulté, investissements bloqués… Le tableau de bord de l’économie française affiche des voyants qui virent au rouge. Mais un autre paramètre vient noircir davantage une situation des plus exécrables, rarement vécue par l’économie française. Il s’agit du poids de l’endettement public qui commence à peser lourdement sur les finances d’un pays encore sous l’emprise du choc monétaire mondial. Le montant de la dette publique française renvoie à une réalité implacable : 2 000 milliards d'euros en 2013, soit 95% du PIB. D’après les experts, la France doit trouver quotidiennement pas moins de 800 millions d'euros pour répondre aux impératifs de financement (salaires des fonctionnaires, allocations chômage, pensions de retraite…). Sur ces 800 millions d'euros, 200 millions proviennent de prêteurs français est le reste est emprunté auprès des marchés financiers extérieurs. Dès lors, la dépendance de la France à ces marchés est évidente, car sans le soutien de ces derniers, le pays ne pourrait pas faire face à ses engagements financiers et continuer à vivre au-dessus de ses moyens comme elle le fait depuis maintenant environ 35 ans. Le dernier incident d’ordre financier qui confirme les grandes difficultés de l’Hexagone à faire face au remboursement de ses emprunts et autres obligations, c’est la tension née entre ce pays et la Suisse. La France qui doit quelque 500 millions d’euros à la Suisse devait rembourser en juin dernier 224 millions au titre de l’année 2012. Mais les difficultés financières ont contraint le gouvernement français à retarder ce paiement, ce qui a eu pour effet de déclencher l’ire des autorités suisses qui n’ont pas hésité à le faire savoir. La France n’a finalement pu s’acquitter de la facture que ces derniers jours. «Paris a bien payé les 276 millions de francs suisses (224 millions d'euros) dus au titre de l'année 2012», a déclaré un porte-parole du secrétariat d'État suisse aux Affaires financières, tout en tentant de détendre l’atmosphère entre les deux pays en mettant le retard en question sur le compte de considérations purement techniques. «Il y a eu du retard, qui était dû à des raisons techniques», a-t-il indiqué à ce sujet.
Amine Sadek
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