Un haut responsable algérien qualifie la déclaration de François Hollande de «propos surprenants et malvenus»
Un haut responsable algérien, joint par Algeriepatriotique, a déclaré que les propos tenus par le président français François Hollande au dîner du Crif «sont surprenants, incompréhensibles et malvenus». Notre source trouve «regrettable que la réputation de l'Algérie et sa dignité fassent les frais des facéties discursives et autres mots de circonstance». «L'Algérie n'est pas un pays en guerre, ce n'est pas une contrée à feu et à sang, et son peuple généreux et fier a toujours su, par tradition ancestrale, entourer ses hôtes étrangers de toutes les marques de sa protectrice et bienveillante hospitalité», a conclu notre source. Le président français avait lancé une «boutade» déplacée lors d’un dîner offert par la représentation des juifs de France, le Crif, dans laquelle il affirmait que son ministre de l’Intérieur était rentré d’Algérie «sain et sauf». Cette maladresse du président socialiste est une preuve, s’il en est, du regard hautain que portent les responsables français à notre pays, considéré comme un débouché pour les entreprises françaises dans un contexte de crise économique mondiale et un «voisin récalcitrant du sud» qui refuse de s’aligner sur les thèses françaises en matière de politique internationale. Le récent voyage effectué par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, est un véritable ballon de baudruche, comme l’a souligné notre journal dans un éditorial. Le tintamarre réservé à cette visite par certains médias algériens avait pour objectif, justement, de cacher la faiblesse des accords signés entre les deux pays. Une faiblesse que même le ministre du Commerce algérien, Mustapha Benbada, n’a pas manqué de relever dans les coulisses, selon certaines indiscrétions. La gaffe de François Hollande ne manquera pas de crisper à nouveau les relations déjà très tendues entre Alger et Paris, même si l’Algérie n’a pas jugé utile, pour le moment, de réagir de façon officielle à cet écart de langage inexcusable.
M. Aït Amara
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