Université d’Alger 2 : y a-t-il eu fraude au concours de doctorat ?
Selon des étudiants en master de l'université d'Alger 2, ayant passé le concours de doctorat LMD le dimanche 15 décembre 2013, de graves dérives et magouilles auraient entaché le déroulement de l’examen au département de français. Selon ces étudiants, le concours se serait déroulé sans respect des normes. Ainsi, aucun affichage relatif aux dates de dépôt et de déroulement des épreuves ni publication annonçant celles-ci par voie de presse n’ont précédé ce concours. «On ne connaissait même pas le nombre de postes en jeu», affirment des étudiants qui ajoutent que «le département de français a accepté le dépôt de dossiers incomplets ou dans lesquels ne figuraient pas la mention des diplômes ou les relevés de notes nécessaires», en contradiction avec l’article 12, chapitre 3, relatif à l’accès à la formation, de l’arrêté n° 191 du 16 juillet 2012. Les étudiants dénoncent «le recours du département à la fabrication de notes fictives» afin de compléter les dossiers des candidats qui n’ont pas de copies des leurs relevés de notes du M1 et M2, et sans procéder à une délibération et à un affichage des résultats, comme le stipule le règlement. «Des étudiants de sciences du langage, dont des enfants de responsables du département et de la faculté, ont signé une décharge pour annuler des notes de séminaires dans le but d’accéder au concours de didactique des langues, sachant que ces notes se trouvent au niveau du rectorat», affirment ces étudiants qui relèvent, par ailleurs, le non-respect de la procédure d’anonymat lors de l’examen : «Les responsables n’ont pas cru bon de cacher l’entête comportant les noms des candidats et de donner un numéro à chacun avant le déroulement des épreuves ; les copies ont été remises à la fin des épreuves sans que cela ait été fait au préalable», affirment encore les étudiants qui dénoncent «la triche dans le choix de la liste des admis parmi lesquels se retrouvent les noms des enfants du doyen des sciences humaines de la faculté d’Alger et de l’ex-recteur de l’UFC d’Alger». «Ces étudiants ont suivi la filière des sciences du langage bien qu’ayant présenté des dossiers incomplets, sans le diplôme et les relevés de notes», s’indignent ces étudiants. Par ailleurs, l’affichage de la liste des admis a été fait sans apposition des cachets du chef de département, de la doyenne des langues et du comité pédagogique, soit les responsables de doctorat LMD. Les étudiants dénoncent aussi le non-respect de la circulaire 01 du 17 mai 2010, précisant les critères d’accès au 3e cycle LMD. La circulaire stipule que l’étude des dossiers s’effectue en trois étapes : la présélection des candidats, l’évaluation des dossiers et l’entretien. Les étudiants dénoncent également de nombreux autres agissements de la part du chef de département de français, de la doyenne de la faculté des lettres et langues, et du conseil scientifique du département de français.
Meriem Sassi
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