Le congrès du RND ficelé avant même sa tenue
Le Rassemblement national démocratique semble définitivement arrimé à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle de 2014. Et sans réserve cette fois-ci. C’est ce qui ressort du discours du secrétaire général de cette formation, Abdelkader Bensalah, à l’ouverture de la troisième et dernière session du comité de préparation du congrès du parti, tenue aujourd’hui dimanche au centre de la Mutuelle de Zéralda. Dans son laïus, M. Bensalah a tenté de démontrer que sa formation, qui a fait face à une crise profonde des mois durant, a, finalement, pu dépasser la zone de turbulence pour s’inscrire résolument dans une perspective de soutien au président sortant. Oubliant pour la circonstance le bémol qu’il a émis auparavant par rapport à la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat, le SG du RND promet, cette fois-ci, «une adhésion totale dans la prochaine campagne électorale en faveur de Bouteflika». Et afin d’opérer une mainmise totale sur les instances du parti, M. Bensalah a, dans son discours, recommandé aux militants de «ne pas se focaliser sur l’élection des membres du conseil national», à l’occasion du congrès, estimant que «c’est un détail». Une manière plutôt polie de signifier qu’aucune contestation des instances du parti ou de ses orientations ne sera tolérée. Mais c’est aussi une façon détournée d’insinuer que tout est bien ficelé et que rien ne sera remis en cause par quiconque, au risque de se voir sanctionné par les instances du parti. Est-ce à dire que le congrès est déjà réglé comme du papier à musique ? On ne peut, en tout cas, présager de rien pour le moment, même si la tension qui régnait au sein de la formation semble avoir retombé. M. Bensalah s’est, d’ailleurs, étalé sur ce volet, finissant par reconnaître que le parti est revenu de loin. «Le RND a traversé une grave crise qui a failli conduire à son implosion, sur fond de rivalité et d’adversité», a-t-il insisté, expliquant que «le parti a vécu dix mois marqués par des tiraillements profonds». Tout en reconnaissant que sa formation «a frôlé l’implosion», le SG du RND, dans une tentative de s’adjuger le beau rôle dans le sauvetage du parti, a expliqué qu’il a fallu «des concessions et des sacrifices pour transcender ces divisions».
Amine Sadek
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