Abdelmoumen Rafik Khalifa extradé vers l’Algérie : retour sur une affaire dite du siècle
L’extradition d’Abdelmoumen Rafik Khalifa est effective. Il sera rejugé à Alger après avoir épuisé tous les recours devant la justice britannique visant à empêcher son extradition à partir du Royaume-Uni, où il s’est réfugié depuis 2003, et après le rejet de son appel devant la Cour européenne des droits de l’Homme. L’homme d’affaires déchu vient d’être remis aux autorités algériennes par la Grande-Bretagne, suite au jugement du tribunal de Westminster à Londres. L’annonce de son extradition avait été confirmée il y a quelques jours par les autorités algériennes, dont notamment le ministre de la Justice, Tayeb Louh. Khalifa est poursuivi pour fraude, blanchiment d’argent, crime organisé, criminalité transnationale et vol. Parmi les autres chefs d’inculpation retenus contre Khalifa, figurent également les cas de vol survenus au niveau des différentes agences d’El-Khalifa Bank sur ordre de l’accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous couvert de diverses transactions qui étaient, en réalité, selon la liste des chefs d’accusation, des détournements organisés. L’Algérie avait introduit une demande d’extradition en 2004 avant de la reformuler en 2006, suite à la signature avec la Grande -Bretagne d’une convention sur l’extradition. Abdelmoumen Rafik Khalifa a été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen, délivré par le Tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris, qui avait ouvert, fin 2003, une information judiciaire pour «abus de confiance, banqueroute par détournement d’actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée». Il est à rappeler qu’Abdelmoumen Rafik Khalifa avait été jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes, en relation avec la gestion d’El-Khalifa Bank. Son extradition ouvre la voie à un nouveau procès et une série de rebondissements.
Meriem Sassi
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