Le chanteur Enrico Macias : «La blague de François Hollande ne m’a pas fait rire»
La boutade de François Hollande continue de susciter des réactions en France. Cette fois-ci, c’est le chanteur Enrico Macias, natif de Constantine, qui dénonce un écart de langage indigne d’un président. Intervenant sur Europe 1, Macias dit n’avoir pas ri en entendant la blague «de mauvais goût» du chef de l’Etat français. «C'est très maladroit de la part du président de la République de faire des plaisanteries de ce genre parce que ça sous-entend beaucoup de choses. Ça veut dire que les Algériens sont des criminels, des assassins, des choses comme ça. Ce genre de plaisanteries n’est pas du niveau d’un président de la République», a-t-il clamé, regrettant ainsi que Hollande rabaisse la fonction présidentielle de cette façon. Visiblement très en colère, Enrico Macias a clairement exprimé sa déception quant à cette sortie de François Hollande qu’il a d’ailleurs invité à plus de retenue et d’élégance. François Hollande avait fait cette plaisanterie devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). En parlant du voyage diplomatique en Algérie du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, Hollande avait déclaré : «Il va aller en Algérie, d'ailleurs il en revient sain et sauf, et c'est déjà beaucoup.» Censurée de son discours écrit diffusé sur le site de l’Elysée, cette saillie n’a pas échappé à la vigilance des internautes qui l’ont vite relevée et largement commentée aussi bien en France qu’en Algérie. Et en Algérie, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait réagi en qualifiant les propos de Hollande de «moins-value» aux relations bilatérales et d’une «improvisation périlleuse», invitant ce dernier à trouver le moyen de tourner la page avant la fin de l’année. François Hollande semble donc avoir bien compris le message d’Alger et a fini par regretter ses propos dans un communiqué de l’Élysée où il a d'ailleurs présenté «ses sincères regrets pour l’interprétation qui est faite de ses propos ».
Sonia B.
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