Des magasins incendiés lors d’affrontements entre jeunes à Ghardaïa
La ville de Ghardaïa a été tout au long de la journée d’aujourd’hui le théâtre de violents affrontements intercommunautaires. Plusieurs personnes ont été blessées et des magasins ont été incendiés par des jeunes en furie non encore identifiés. L'intervention des sapeurs-pompiers a permis de circonscrire les flammes et empêcher qu’elles ne s'étendent à d’autres magasins et habitations. L’étincelle a eu lieu au niveau du quartier de Theniet El-Makhzen, fortement fréquenté par les Mozabites, avant que ces affrontements ne débordent pour toucher le centre-ville. La veille déjà, des actes de destruction de biens publics et de magasins ont été commis par des groupes de jeunes cagoulés et non identifiés. Et ce matin, de nombreux habitants ont été contraints de rester chez eux à cause de ces émeutes qui ont mis la ville dessus dessous. Des maisons ont été complètement ravagés et vandalisées dans le quartier Haï El-Moudjahidine et au niveau d'El-Ksar de Ghardaïa. D’après des responsables locaux, tous les moyens ont été mobilisés pour assurer la protection des biens et des personnes. Mais visiblement, ces moyens n’ont pas été suffisants, puisque beaucoup d’actes de vandalisme ont été signalés dans plusieurs quartiers. Les jeunes des deux communautés (mozabite et arabe) s’accusent mutuellement. Il faut dire qu’un climat de tension règne dans la ville depuis quelques semaines. Et les nombreux appels des sages ne semblent avoir été entendus. Les heurts ont fait, d’après des sources hospitalières, plus d’une cinquantaine de blessés. Fort heureusement, la majorité d’entre eux a pu quitter l’hôpital. Le wali de Ghardaïa avait rencontré, mardi dernier, en présence des autorités locales, des élus et autres sages de la ville, une délégation de commerçants venue solliciter la sécurisation de leurs biens dans les quartiers de Ghardaïa. Mais cela ne semble pas avoir servi à grand-chose. Les tensions sont toujours vives. Et le vivre ensemble semble quasi impossible.
Sonia B.
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