Redouane Osmane
Par Algeriepatriotique – L’hommage rendu à Redouane Osmane, le fondateur du CLA (Conseil des lycées d’Alger), pour le sixième anniversaire de sa mort, a fait ressortir le contraste frappant entre sa conception du syndicalisme et celle qui traverse encore la centrale syndicale officielle, particulièrement au niveau de sa hiérarchie. D’un côté, l’intransigeance quand il s’agit des revendications des travailleurs, de l’autre, la propension à la compromission justifiée par des tas de raisons fallacieuses. Le désintéressement total chez Redouane ; la recherche de privilèges chez les syndicalistes opportunistes. Les mouvements sociaux qui naissent dans le monde des travailleurs en Algérie, marqués par des grèves et d’autres formes de lutte pour des revendications sociales et exemptes de manipulations politiciennes ou autres, indiquent que le syndicalisme à la Redouane Osmane a pris sa place dans notre pays et est appelé à se développer encore. La dimension politique a été naturellement intégrée dans ce syndicalisme «pur» à travers l’exigence de démocratie indispensable à l’autonomie des organisations syndicales, telle qu’elle a été mise en œuvre dès la constitution du CLA, puis dans les activités qui ont été initiées par son fondateur. Redouane Osmane a réussi à relancer et maintenir la mobilisation dans les établissements d’enseignement, y compris lorsque le contexte national, durant les années 1990, était marqué par le terrorisme, avec pour conséquence de décourager toute action syndicale. A contrecourant de l’ambiance «économie de marché» qui poussait à l’individualisme et à l’égoïsme, lui a continué à consacrer son temps aux autres, non seulement par l’action sur le terrain, mais aussi par la réflexion comme l’attestent les nombreux écrits dans la presse qu’il a consacrés aux thèmes sociaux. L’exemple de Redouane Osmane a rayonné dans le pays, même si son action était limitée à la défense des intérêts des enseignants et travailleurs des lycées dans la région d’Alger. Les luttes qu’il a engagées ont eu, en fait, un impact national et ont rejailli sur l’ensemble des salariés. Aujourd’hui, avec le recul, il n’est pas exagéré de dire que les nombreux acquis arrachés par les travailleurs, notamment au plan des salaires, sont en grande partie dus à son action obstinée. En vrai syndicaliste, il a lutté pour des augmentations salariales au profit de ses collègues sans se soucier de savoir s’il allait lui-même en bénéficier.
AP
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