Mokri vole au secours des Frères musulmans égyptiens
Réagissant à la décision annoncée mercredi par le gouvernement égyptien de classer la confrérie des Frères musulmans comme «organisation terroriste», le président du parti islamiste algérien MSP, Abderrezak Mokri, a jugé que les autorités égyptiennes «projetaient de pousser la confrérie à céder sur son droit à défendre la légitimité», dans une déclaration à l’agence progouvernementale turque Anatolie. «Cette décision, enchaîne Mokri, s’inscrit dans le cadre d’une stratégie tracée par le pouvoir putschiste visant à réduire les Frères musulmans», en ajoutant que «les expériences à travers l’histoire ont démontré que ces méthodes n’ont aucune chance de réussir et que la volonté des peuples est invincible». Fidèle à sa ligne politique, le successeur de Bouguerra Soltani à la tête de la principale formation islamiste légale en Algérie multiplie depuis son ascension des gestes de rapprochement avec la mouvance islamiste radicale à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Ses accointances avec Ankara et Doha et le mouvement islamiste tunisien Ennahda l’ont très vite dopé, au point de lui inspirer sa décision de quitter la coalition gouvernementale et de se ranger dans le camp de l’opposition. D’ailleurs, depuis quelques mois, le MSP cherche à fédérer autour de lui des partis islamistes ou acquis aux thèses du «Printemps arabe» et ne désespère pas de présenter un candidat «consensuel» pour affronter la prochaine élection présidentielle. A noter que la décision de classer la confrérie des Frères musulmans comme «organisation terroriste» a été prise par le gouvernement égyptien au lendemain d’un attentat terroriste ayant visé le siège du gouvernorat d’Al-Daqhiliya, au nord du pays, et qui avait fait 16 morts. Un groupe djihadiste nommé Ançar Beyt Al-Maqdis, actif dans la région a revendiqué cet attentat. Plusieurs attentats meurtriers ont été commis depuis la destitution de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, mais les Frères musulmans ne se sont jamais démarqués des actes de violence qui visent de plus en plus les forces de sécurité. A noter, enfin, que 16 membres de la confrérie ont été mis en détention quelques heures après l’annonce de la décision du gouvernement. Ils sont accusés d’appartenir à une organisation terroriste.
R. Mahmoudi
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