La visite d’Abdelmalek Sellal à Tripoli sous haute sécurité
Des sources concordantes indiquent que le lieu de la rencontre entre le Premier ministre algérien et son homologue libyen a été tenu secret, pour éviter tout imprévu. En effet, la situation sécuritaire en Libye échappe totalement au contrôle des dirigeants politiques qui peinent à maîtriser les milices armées aussi bien à Benghazi que dans la capitale Tripoli. Plusieurs édifices abritant des ministères sont toujours encerclés, rapportent des sources locales relayés par les agences de presse internationales. «Il va de soi que ce déplacement d’Abdelmalek Sellal en Libye a été étudié sous toutes les coutures», explique une source sécuritaire à Algeriepatriotique, qui précise que les services de sécurité algériens «connaissent parfaitement les risques encourus lors d’un tel déplacement périlleux» et ont «pris toutes les dispositions nécessaires» pour que la visite d’Abdelmalek Sellal à Tripoli se passe sans problème. Nos sources ne nous pas expliqué le dispositif sécuritaire mis en place pour ce faire, mais il est clair qu’il est question du renforcement de l’équipe de gardes du corps devant accompagner le Premier ministre et d’un travail de renseignement ciblé, outre une coopération serrée avec les responsables sécuritaires libyens. La Libye traverse une des périodes les plus délicates de son histoire depuis son indépendance. Le renversement sanglant de Kadhafi s’est soldé par une grande anarchie qui menace jusqu’à l’intégrité territoriale du pays. L’absence d’un Etat fort au lendemain de la chute du régime dictatorial en raison de la mauvaise préparation de l’après-Kadhafi, a créé une situation de non-droit où des milices armées dictent leur loi et maintiennent le pays dans un état de ni guerre ni paix dans un contexte marqué par des affrontements armés entre tribus que le pouvoir central n’arrive pas à concilier. «La visite de Sellal sera courte mais elle revêt une importance éminemment politique, puisque les points importants ont été discutés lors de la visite du Premier ministre libyen à Alger», expliquent nos sources. Ali Zeidan avait lui-même été enlevé à Tripoli en octobre dernier, rappelle-t-on.
Karim Bouali
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