L’Algérie veut racheter la Banque intercontinentale arabe
Si la coopération sécuritaire entre l’Algérie et la Libye demeure le point nodal de la visite qu’effectue aujourd’hui à Tripoli le Premier ministre Abdelmalek Sellal, cette rencontre entre les dirigeants gouvernementaux des deux pays constituera sans aucun doute une opportunité pour régler, une bonne fois pour toutes, le contentieux existant au sein de la Banque intercontinentale arabe (BIA), dont le capital est partagé moitié-moitié par les deux parties. Le capital de 158 100 000 euros est détenu à parité par deux banques d’État : la Banque extérieure d’Algérie et la Libyan Foreign Bank. Afin de dépasser le contentieux qui commence à miner les relations entre les deux pays, l’Algérie a exprimé sa volonté de racheter entièrement les actions libyennes de l’établissement qu’elle préside par le biais du PDG de la Banque extérieure d’Algérie. L’Algérie avait procédé à l’augmentation du capital social de la banque pour se conformer à la loi française, puisque son siège social se trouve depuis sa création en 1975 à Paris. Notre pays avait même procédé au transfert du montant de sa quote-part dans l’augmentation du capital qu’elle a fini par rapatrier devant l’entêtement de la partie libyenne à préserver un statu quo qui n’était pas pour arranger les affaires de l’établissement dont la croissance a atteint, ces dernières années, un taux à deux chiffres. La banque est, en effet, appelée à jouer un rôle de plus en plus important dans les relations commerciales entre l’Algérie, la Libye et la France, mais également au-delà, vu quel’établissement a amorcé une nouvelle stratégie commerciale élargie à l'ensemble de l'espace méditerranéen ainsi qu'à l'Afrique subsaharienne. Le peu de réactivité des autorités libyennes, qui n’arrivent pas à suivre le rythme de croissance de la banque, commence à gêner le développement de cette dernière. Et c’est, évidemment, cette situation qui a motivé l’empressement de la partie algérienne à racheter cette banque dont la croissance est principalement tirée par la hausse du commerce extérieur de l’Algérie. Mais les Libyens l’entendent-ils de cette oreille ?
Amine Sadek
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