De nouveaux opposants menacent de chasser Amar Saïdani du siège du FLN par la force
La fronde contre le très contesté secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, s’élargit. Au fil des jours, de nouvelles voix, exaspérées par ses dérapages verbaux, rejoignent les rangs des contestataires. Dans un double communiqué rendu public aujourd’hui, 151 membres du Comité central déclarent la «guerre» à ce «responsable illégitime» du FLN, assurant travailler d’arrache-pied pour réunir les conditions nécessaires à son éjection du siège national et à l’élection d’un véritable secrétaire général. Les auteurs de cette déclaration ont, en effet, dénoncé le «hold up» opéré par Amar Saïdani et s’engagent à remettre le parti sur la voie de la légitimité. «Face à l’entêtement d’Amar Saïdani à garder le poste de SG qu’il a occupé illégalement et par des procédés politiquement et éthiquement inacceptables, et en réponse à la volonté de la base militante très inquiète et en colère, nous sommes en train d’effectuer les démarches nécessaires pour mobiliser dans les tout prochains jours des milliers de militants jaloux de leur parti afin de récupérer le siège national, en chassant les opportunistes et les affairistes politiques», écrivent-ils, affirmant représenter la troisième voie au sein de l’ex-parti unique. Avec les redresseurs, ils constituent la majorité au sein du Comité central. Ces contestataires, qui affichent leur entière disponibilité à travailler avec le mouvement de redressement, affirment avoir bénéficié d’un très large soutien de la base militante pour leur combat contre «les aventuriers» qui se sont emparés de la direction de leur parti historique. Déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat, ces nouveaux frondeurs, dont des députés, disent être rassurés par l’éveil politique des militants qui prennent attache avec eux pour leur demander d’accélérer le processus de remise sur les rails du parti. Les attaques d’Amar Saïdani contre l’institution militaire a beaucoup irrité ces contestataires qui parlent d’un «grave dérapage» d’un homme «irresponsable», «incompétent» et «manipulé». Ils condamnent ainsi avec vigueur ses déclarations «attentatoires aux symboles de l’Etat» et dénoncent les attaques à répétition et injustifiées contre des institutions dont la mission est de protéger le pays et les intérêts suprêmes du peuple. «Ils rendent hommage, à cet effet, aux forces de sécurité et à l’ANP pour leurs grands sacrifices consentis afin de préserver la stabilité et la paix dans notre pays. «Le FLN restera une des principales bases de la démocratie. Il veillera à réduire le niveau d’anarchie, de corruption, de dépassement et de manipulation au sien du parti afin que ses sigles historiques ne soient pas utilisés pour piller et gaspiller les deniers publics», soulignent-ils. Ces membres du CC applaudissement la démarche des redresseurs, à leur tête Abdelkrim Abada et Abderrahmane Belayat qui s’échinent à préparer le terrain pour l’élection d’un secrétaire général légitime et éviter le pire au parti. Pour eux, Amar Saïdani est le signe d’un complot visant le FLN. Attachés à la défense de la crédibilité et de la souveraineté nationale, ils rappellent que durant la décennie noire, l’Algérie a pu faire face, seule, au terrorisme sauvage. «Nous continuerons notre combat pour que des dirigeants probes, propres, compétents et intègres soient à la tête du FLN», poursuivent-ils. Cette nouvelle vague de contestataires renseignent sur la situation délétère qui règne au FLN. Amar Saïdani, qui a repris du service après une éclipse de plusieurs semaines, semble être de plus en plus isolé. Pour certains observateurs, s’il tient encore, c’est grâce à un supposé soutien venant du cercle présidentiel. C’est ce qui expliquerait son entêtement à défendre et appeler à un quatrième mandat pour le président Bouteflika. Les semaines à venir seront déterminées pour son avenir politique au sein du FLN.
Sonia Baker
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