L’antidote algérien
Par Karim Bouali – Alger semble reprendre sa vocation de Mecque. Cette fois, ce sont les déçus du «printemps arabe» qui viennent d’Egypte, de Libye et de Tunisie y chercher de l’aide, voire le salut. C’est dans ce but que Nabil Fahmi, ministre égyptien des Affaires étrangères, arrive aujourd’hui dans notre pays. Tout ceci, sur fond de chaos en Irak où les Américains ont offert un émirat à Al-Qaïda, après avoir démembré ce grand pays arabe transformé en «centre d’expérimentations géostratégiques» où les humains font office de rats de laboratoire, et en Syrie où la France tient mordicus à ses groupes terroristes qu’elle arme pour y réaliser ce qu’elle n’a pas pu concrétiser en Algérie dans les années 90, lorsqu’elle assurait le FIS et ses groupes armés de son «soutien moral» et sans doute même logistique. Heureusement que l’Algérie est restée debout, avec ses capacités intactes malgré les tentatives de déstabilisation par le terrorisme, puis par la contamination par le virus du «printemps arabe», mises en échec. Notre pays peut ainsi aider les victimes du «printemps arabe» à recoller les morceaux de leurs sociétés totalement déchirées et sous la menace d’une violence qui risque de durer. Personne n’a pensé un seul instant que l’Algérie pouvait être indifférente à ce qui se passe chez ses voisins. Elle est intervenue à travers des mises en garde lancées dans un contexte, faut-il le rappeler, où Sarkozy, Obama et Cameron se soumettaient avec une légèreté irresponsable aux sollicitations de l’agent d’Israël, Bernard-Henri Lévy, pour attaquer la Libye et y favoriser la résurgence du mouvement islamiste dont des représentants ont également pris le pouvoir en Egypte et en Tunisie. Dans ces trois pays, il y a un sursaut des peuples, sous des formes différentes, pour revenir aux changements réels revendiqués. L’Algérie estime que c’est le moment d’intervenir plus directement, dans le cadre de ce qui apparaît comme une vraie doctrine du changement dans les pays arabes, fondée sur une connaissance approfondie des réalités de la région et une observation attentive des événements qui s’y déroulent, en particulier sous l’effet des ingérences extérieures. Objectifs : aider ces pays à renforcer leur souveraineté nationale et à emprunter la voie du développement économique et social au profit, avant tout, de leurs populations.
K. B.
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