Reportage de TF1 sur l’attaque de Tiguentourine : quand les médias français encouragent le terrorisme
Si Belmokhtar, le terroriste qui a planifié l’attaque contre le site gazier de Tiguentourine, le 16 janvier 2013, et qui porte l’entière responsabilité du lourd bilan qu’a coûté la mise en échec de son plan, a vu le reportage de la chaîne française de télévision TF1 consacrée à cet événement tragique, il a sans doute sauté de joie en constatant que la conclusion de l’émission consiste en une accusation de l’armée algérienne dont l’intervention a pourtant sauvé des centaines d’otages. Au lieu de remercier les forces spéciales de l’Armée nationale populaire qui ont réussi à mettre fin à une prise d’otages monumentale, le reportage de TF1, au contraire, pointe sur elles un doigt accusateur, ce qui signifie, indirectement, un encouragement, qui ne dit pas son nom, aux terroristes. C’est, pratiquement, comme si on les appelait à commettre leurs crimes dans notre pays sans risquer la moindre condamnation, puisque des médias aveuglés par la haine de l’Algérie sont là pour les disculper. A cela s’ajoute la surprenante information concernant la nomination par Paris d’un juge qui serait chargé d’enquêter sur l’attaque de Tiguentourine. Il y a des relents du «qui-tue-qui» qui ne trompent pas sur les intentions d’une telle initiative. Mais lancée après une multiplication de déclarations dithyrambiques à l'égard de notre pays émanant des milieux les plus officiels à Paris, c’est visiblement paradoxal. En fait, l'attitude de la France vis-à-vis de l'Algérie a ceci de particulier : c’est quand Paris multiplie les déclarations mielleuses à notre égard qu’il faut s’attendre à un coup de Jarnac. Mais l’effet de surprise tombe quand on rapproche cette information des efforts que fournit l’'armée algérienne pour se moderniser et quand on a à l’esprit la façon dont elle s’y prend pour surveiller et contrôler des milliers de kilomètres de frontières partagées avec des pays soumis à une instabilité qui les empêche même de garantir la sécurité sur leurs propres territoires. Il ne faut pas oublier que c’est cette instabilité à nos frontières qui a favorisé la prise d'otages de Tiguentourine. La menace n’a pas disparu tant que des armes circulent dans ces régions et parmi les groupes terroristes qui opèrent dans les pays voisins, constituant un danger réel sur la stabilité et la sécurité de notre pays. Il n’y a pas que le terrorisme. Sur la frontière avec le Maroc, le risque est tout aussi grand avec les tonnes de drogue qui proviennent de ce pays en liaison avec un mouvement de contrebande, exigeant la plus grande vigilance et le renforcement des capacités de surveillance de notre armée. On comprend pourquoi le tir médiatique à partir de l’autre rive de la Méditerranée est concentré encore une fois sur l’ANP. Le plan est cousu de fil blanc.
Karim Bouali
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