Haddam confirme que le FIS est derrière la violence en Algérie
Cité par la revue américaine Voice of America dans un article consacré à la situation en Egypte, l’ex-dirigeant de l’«instance exécutive» du FIS à l’étranger, Anouar Haddam, confirme implicitement que son parti était à l’origine du déclenchement de la violence en Algérie dans les années 1990. Ainsi, en faisant le parallèle entre les deux «expériences» égyptienne et algérienne, Haddam estime que «dans les deux cas, l’armée a été la première à intervenir». Or, pour lui, «le recours à une solution de crise hors du cadre démocratique, comme ce fut le cas en Algérie, a engendré une escalade de la violence». Il reconnaît donc que les islamistes ont bel et bien utilisé la violence et que, par ricochet, cette violence n’était pas l’œuvre de l’Etat et de son armée, comme lui-même et tant de partisans de la fumeuse thèse du «qui-tue-qui» ne cessaient de clamer depuis des années. Dans le même article, Anouar Haddam prévient que «la violence en Egypte s’accentuera si le gouvernement égyptien poursuit la même politique de répression contre les Frères musulmans, surtout que l’aile radicale de la confrérie peut être tentée par la violence et y verrait le moyen le plus opportun pour affronter les autorités». L’ex-dirigeant du FIS parle en connaissance de cause puisque, effectivement, l’aile radicale de son parti avait pris le dessus sur la mouvance islamiste dès sa création (l’attaque de la caserne de Guemmar, le 29 novembre 1991, qui a fait huit morts parmi les soldats) et a réussi à dicter sa conduite à la première occasion qui s’est présentée, en appelant d’abord à la désobéissance civile (juin 1992), puis au lendemain de l’interruption du processus électoral en janvier 1992. Une évolution en trois étapes qui prouve que le recours à la violence était non seulement antérieur à l’arrêt des élections législatives, mais était aussi au fondement même du parti dissous. A rappeler qu’Anouar Haddam a eu à représenter son parti à la fameuse réunion de Rome, en janvier 1995, pour signer un «pacte» avec le FLN d’Abdelhamid Mehri et le FFS de Hocine Aït Ahmed et d’autres personnalités. Durant la même période, il s’est distingué par ses appels de soutien aux hordes criminelles des GIA. Il a notamment applaudi et même revendiqué publiquement l’attentat à la bombe au boulevard Amirouche, qui a fait 40 morts, le 31 janvier 1995. Exilé aux Etats-Unis depuis 1992, il y vit toujours.
R. Mahmoudi
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