Les Mozabites de France : «Non à l’internationalisation du conflit du M’zab !»
Les Mozabites vivant en Europe réagissent à ce qui se passe à Ghardaïa. Ils disent avoir été «profondément» touchés par les violences qui ont secoué dernièrement la région du M’zab. Appelant à la sagesse et au discernement, ces Mozabites qui se constituent en collectif appellent à la vigilance et à éviter de tomber dans la manipulation. Dans un communiqué rendu public, le collectif des Mozabites d’Europe refuse de «cautionner» ceux qui «veulent internationaliser les événements du M’zab à des fins politiciennes, car il s’agit d’un problème algéro-algérien» qui doit être réglé localement par le dialogue et la concertation. Ce même collectif appelle les Algériens à éliminer les germes de la fitna et à «rester solidaires pour renforcer le bon vivre ensemble dans le droit et la justice au sein de la République». Le collectif dit «apporter son soutien total aux revendications contenues dans la plate-forme du CCS (Comité de coordination et de suivi) de Ghardaïa en Algérie» et condamne «avec la plus grande fermeté» les atteintes à la dignité des citoyens et à leurs biens, les pillages, les incendies et la destruction des monuments historiques de la vallée du M’zab, classés par l’Unesco au patrimoine universel de l’humanité. Il dénonce également l’«attitude» de policiers qui auraient pris position du côté des destructeurs. Les Mozabites d’Europe appellent les autorités algériennes «à assumer leurs responsabilités pour la protection des citoyens, des biens et des monuments». «Il est de leur devoir d’agir, avec les citoyens, pour rétablir la sécurité, la justice, l’égalité et la paix», précise dans le même communiqué le coordinateur, Abdallah Zekri. Il salue et remercie l’élan de solidarité de tous ceux qui ont condamné ces violences, en particulier la communauté algérienne de par le monde. Réunis à Paris le samedi dernier, les Mozabites vivant en Europe «interdisent à toute personne, associations ou partis politiques de parler en leur nom sous peine de poursuites judiciaires». Cela afin d’éviter toute manipulation. Ce collectif semble ainsi répondre à «certaines voix» qui ont parlé d’«extermination ethnique organisée» et appelé la communauté internationale à «intervenir». Une position totalement rejetée par les populations locales, qu’elles soient mozabites ou autres. Les Mozabites, à travers leur Comité de coordination et de suivi, ont demandé le renforcement de la sécurité ainsi qu’une enquête sur les dépassements commis par des policiers lors des affrontements ayant opposé des jeunes malékites à des ibadites.
Hani Abdi
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