Emploi : Benmeradi confirme la création d’un nouveau dispositif
Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi, a, une nouvelle fois, confirmé qu’un nouveau dispositif appelé «Contrat premier emploi jeune» remplacera graduellement l’actuel dispositif d’aide à l’insertion professionnelle (DAIP). Dans un entretien accordé ce matin à la Radio algérienne (Chaîne III), il a annoncé que le texte sera soumis prochainement au gouvernement. La formule du contrat aidé sera reprise pour définir la rémunération des jeunes. Le gouvernement veut même aller plus loin, puisque la différence entre la subvention de l’Etat et le salaire de poste sera compensée par un crédit d’impôt et en fin d’exercice, l’entreprise concernée bénéficiera de ce crédit d’impôt dans le cadre de son IBS (Impôt sur les bénéfices des sociétés) ou de l’IFU (Impôt forfaire unique), selon le cas. L’Etat prendra en charge pendant trois ans l’intégralité du salaire de poste de tous les jeunes qui seront recrutés dans le cadre de ce dispositif dont le deuxième avantage, qui correspond à une revendication des jeunes, est la couverture sociale totale avec une part de l’Etat qui versera 18% et celle du jeune 8%. En résumé : ce contrat permettra au jeune d’avoir le salaire prévu par la convention collective de l’entreprise qui le recrute avec tous les avantages de l’assurance sociale. Exemple : si l’ingénieur, dans cette entreprise, a un salaire de 35 000 DA, le nouveau bénéficiaire du contrat premier emploi jeune aura la même rémunération, donc le crédit d’impôt pour l’entreprise concernée sera de 20 000 DA. En outre, le jeune recruté aura le droit d’être affilié à un syndicat et de bénéficier de l’assurance chômage en cas de licenciement. C’est un contrat de travail au sens plein du terme. Selon le ministre, l’état de l’économie algérienne et ses perspectives permettent de renouveler ce contrat au bout des trois ans. Tout ce dispositif est orienté vers le monde de l’économie avec l’Anem, précise Mohamed Benmeradi. Il souligne, sur la base de chiffres consolidés et qui se rapprochent de ceux de l’Office national des statistiques, que 70% des placements faits l’ont été dans le secteur économique et à peine 30% dans l’administration. Toujours selon le ministre, le taux d’activité en Algérie a augmenté avec un taux d’emploi de 39%. Les jeunes promoteurs ne rembourseraient pas les prêts. Faux, affirme le ministre : les taux de remboursement des crédits octroyés aux promoteurs pour la création d'activités est de 70%, des entreprises ont même remboursé par anticipation et, dans les 30%, certains jeunes seront aidés pour pouvoir rembourser. Le ministre estime que le DAIP, mis en place en 2008 pour atténuer la tension sur le marché de l’emploi, présente un certain nombre de problèmes comme l’insuffisance de la couverture sociale. Il sera donc corrigé par le nouveau dispositif. Quant à la question de la durée du travail, Mohamed Benmeradi rappelle que 90% des contrats dans le monde sont des CDD, ce qui ne signifie pas, selon le ministre, précarité mais, au contraire, flexibilité et mobilité.
Kamel Moulfi
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