Il a rencontré Hamel et Bensalah : qu’est-ce qui fait courir l’ambassadeur du Qatar à Alger ?
L’ambassadeur du Qatar à Alger, Ibrahim Ben Abdelaziz Al-Sahlawi, multiplie les rencontres avec les hauts responsables algériens depuis quelques semaines. Un dynamisme qui suscite d’ores et déjà des interrogations. Ainsi, après avoir été reçu successivement par le président de l’APN, Mohamed-Larbi Ould Khelifa, en décembre dernier, puis par le ministre des Moudjahidine, Mohamed-Chérif Abbas, ensuite par le directeur général de la Sûreté nationale, Abdelghani Hamel, il y a quelques jours, Al-Sahlawi vient d’être reçu par Abdelkader Bensalah, le président du Sénat. Selon l’agence de presse officielle APS, il s’agit d’«une visite de courtoisie» durant laquelle les deux parties ont passé en revue les relations entre les deux pays et les questions «d’intérêt commun». Or, quand on sait que les réelles préoccupations de l’émirat du Qatar ne se limitent pas au seul aspect diplomatique ou protocolaire dans ses relations avec les pays arabes, on est en droit de s’interroger sur ce regain d’intérêt pour l’Algérie, dont les positions politiques ont rarement convergé avec celle du Qatar sur la plupart des questions qui dominent la scène arabe, au moins depuis l’éclatement de ces «insurrections» soutenues et publiquement parrainées par ce riche émirat gazier. Au niveau du conseil des ministres de la Ligue arabe, Alger s’est toujours retrouvé parfois seul à s’opposer au diktat exercé par Doha sur la conduite arabe commune. L’ambassadeur aurait-il pour mission de prendre le pouls du pouvoir à l’approche d’une échéance électorale capitale pour l’avenir de l’Algérie ? Cette entrevue avec le deuxième personnage de l’Etat, en l’occurrence le président du Conseil de la nation, au lendemain du transfert du chef de l’Etat à Paris pour un contrôle médical, accompagné de nouvelles rumeurs sur son état de santé, et à la veille de la convocation du corps électoral, est loin d’être innocente. Nommé à Alger en août 2013, le nouvel ambassadeur du Qatar occupait le poste de directeur des affaires arabes au ministère des Affaires étrangères de son pays.
R. Mahmoudi
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