Information sur une prétendue candidature de Bouteflika : qui parle au nom du Président ?
Comment faut-il interpréter l’information donnée par notre confrère Algérie1 sur une prétendue candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat ? Est-ce un ballon de sonde pour jauger la réaction de la rue, des médias et de la classe politique ? Ou est-ce un pied de nez à l’opinion publique qui sait que le pays part en lambeaux en raison de l’incapacité du président actuel à assumer sa fonction convenablement, à cause de sa maladie grave ? Les sources auxquelles se réfère le site Algérie1 ont pris le soin de préciser qu’une telle démarche pourrait néanmoins être freinée par «un bouleversement extraordinaire inattendu». Traduit en langage clair, Bouteflika tiendrait à se maintenir au pouvoir et seule la volonté de Dieu pourra l’en empêcher. Les «sources sûres» de notre confrère expliquent que cette candidature «a été décidée après une longue et mûre réflexion et peut être considérée comme imposée par les circonstances au niveau national, les bouleversements régionaux et les menaces latentes contre le pays». Cela signifie-t-il que pour faire face à toutes ces menaces, l’Algérie devra continuer à être dirigée par un président impotent qui a frôlé de peu l’application de l’article 88 de la Constitution à un moment de grand doute et de crainte pour la sécurité de l’Etat ? Les mêmes sources font référence à des soi-disant «appels incessants de larges franges de la population, ceux des partis politiques, des associations de la société civile». Cette affirmation permet de remonter jusqu’à ces sources qui ne peuvent, en tout état de cause, qu’émaner du cercle fermé qui tente, depuis des mois, de prendre les devants pour éviter des chamboulements politiques fatals pour eux, au cas où un nouveau président de la République venait à remplacer Bouteflika. Les affaires sont trop nombreuses et les bénéficiaires du système corrompu instauré depuis 1999 le sont aussi. Et, dans ce qui s’apparente à un liminaire du programme du «désormais» président-candidat – si l’information d’Algérie1 venait à se confirmer –, les sources de ce journal assurent que Bouteflika «donnera une nouvelle impulsion pour consolider la démocratie, instaurer un Etat civil et de droit, promouvoir pour mieux protéger les droits de l’Homme, lutter contre le chômage des jeunes, freiner la détérioration du pouvoir d’achat, assurer le bien-être des Algériens, industrialiser le pays pour sortir de la dépendance des hydrocarbures, poursuivre les réalisations inscrites dans le plan quinquennal et lancer de nouveaux projets innovants». En somme, Abdelaziz Bouteflika compte réaliser en cinq ans, malade, ce dont il a été incapable pendant quinze longues années de règne sans partage et au meilleur de sa forme physique et mentale. Nous y reviendrons.
M. Aït Amara
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