Des soldats de l’ANP en renfort à Ghardaïa
La situation s’envenime à Ghardaïa. La reprise des affrontements ce week-end, avec leur lot de dégâts humains et matériels, semble avoir poussé l’ANP à dépêcher des troupes pour parer au pire. Selon une source sûre, le commandement de la 4e Région militaire a envoyé un convoi de soldats non pas pour intervenir dans l’immédiat, mais pour faire face à d’éventuels graves débordements tant la tension entre les deux communautés reste très vive. Les habitants de la ville de Ghardaïa se sont réveillés aujourd’hui des détritus qui jonchent les rues des principaux quartiers qui étaient le théâtre des derniers affrontements. Un calme précaire régnait ce matin dans les mêmes quartiers mis sous haute sécurité. De nombreux magasins sont fermés, la cellule de coordination et de suivi ayant décrété une grève générale de 45 heures. Les discussions au sein de cette instance mozabite de gestion de la crise qui persiste depuis décembre dernier se poursuivent pour déterminer la marche à suivre dans les jours à venir. Cette coordination maintient ses revendications, dont l’ouverture d’une enquête sur les dépassements et les abus commis par des policiers lors de ces événements. Ils réclament toujours le départ du chef de sûreté de wilaya et la venue du chef de la 4e région militaire, le général-major Chérif Abderrezak, pour s’enquérir de la situation sur le terrain. Il faut rappeler que dès le début du conflit, l’Union générale des commerçants mozabites a dénoncé le parti pris de la police qui aurait eu une attitude passive face à des actes de vandalisme commis par des jeunes de confession malékite. Les efforts du gouvernement de «faire revenir le calme et la paix durable» se sont heurtés à la gravité du conflit. La reprise des affrontements est une preuve palpable de l’échec de l’initiative du gouvernement à prendre en charge le conflit à sa source. Le déplacement du Premier ministre Abdelmalek Sellal dans la ville de Ghardaïa à la veille de la fête du Mawlid Ennabaoui a été jugé trop brève pour qu’elle apporte «une solution» à cette crise complexe.
Sonia B.
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