Election présidentielle : Louisa Hanoune fait durer le suspense
On la sentait venir. Louisa Hanoune sera, «sauf cas de force majeure», la candidate du Parti des travailleurs à l’élection présidentielle du 17 avril prochain. Certes, pour «faire durer le plaisir», le PT a décidé, ce samedi, de manière officielle de prendre part à ce rendez-vous électoral, tout en suspendant à vendredi prochain l’annonce relative au candidat ou candidate qui sera chargé de représenter le parti à cette importante échéance politique. Mais la question prête presque à rire puisque dans les travées du Centre de la mutualité de Zéralda où s’est tenue la session du comité central du PT, les cadres du parti et les journalistes restent convaincus que Louisa Hanoune sera bel et bien la candidate de son parti le 17 avril. Officiellement, la candidature en question sera annoncée le 24 janvier prochain à l’occasion d’une conférence de presse, à l’issue d’un autre conclave des cadres du parti. Louisa Hanoune fait donc durer le suspense sur sa candidature, prétextant que «les conditions pour la tenue des élections présidentielles ne sont pas encore claires». Bien qu’elle se refuse à expliciter les raisons qui rendent cette situation «pas claires», la pasionaria du PT semble faire le choix de laisser passer la première semaine après la convocation du corps électoral avant de faire son annonce officielle de candidature. Certainement pour voir un peu plus «clair» dans une compétition électorale dont les contours restent totalement flous. Mais cette semaine pourrait être décisive. Avec l’annonce officielle de la candidature de l’ancien chef de gouvernement Ali Benflis, prévue ce dimanche, la scène politique va sans aucun doute gagner en clarté. Reste cette inconnue liée à la présence ou pas à ce rendez-vous du président sortant. Pour sauvegarder les formes, Louisa Hanoune insistera d’ailleurs beaucoup sur le fait que c’est le comité central de sa formation qui a tranché la question, d’abord, de la participation au scrutin présidentiel et, ensuite, de la présentation d’un candidat du parti. L’intervention de la SG du PT jeudi à l’ouverture des travaux de la réunion des cadres du parti avait déjà donné le La quant à la position de sa formation vis-à-vis de cette échéance politique. Une décision visiblement tranchée avant la tenue de la rencontre qui n’a donc servi qu’à l’entériner. Ce samedi encore, la patronne du PT a de nouveau martelé ses arguments de prendre part au scrutin présidentiel en s’appuyant sur «le malaise profond dans lequel se débat le pays ces dernières années», ce qui dicte, d’après elle, «une mobilisation de toutes les forces vives de la nation pour sortir de la crise». Le plus amusant dans l’intervention de la SG du PT, c’est qu’elle présente sa formation presque comme le messie qui sauvera l’Algérie des atteintes à la souveraineté nationale et des dangers qui la guettent. «Notre parti fera barrage à toutes les tentatives de menaces et de déstabilisation du pays lors de ces élections et aux interventions extérieures», tonne-t-elle, tout en pointant «un malaise qui touche le plus haut sommet de l’Etat». La SG du PT a déjà à son actif deux participations à l’élection présidentielle, puisqu’elle avait pris part aux deux précédents rendez-vous de 2004 et 2009.
Amine Sadek
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